Si vous considérez l’échec non pas comme l’inverse de la réalité, mais comme sa base et comme ce qui construit et devient cette réalité, alors votre peur disparaîtra. Nous pensons que l’échec est contraire à notre attente, et à notre réalisation de Dieu, mais en fait, il ne l’est pas, il nous pousse en avant. Ce que nous appelons échec est, aux yeux de Dieu, une simple expérience.
Nous devons toujours considérer l’échec, non pas comme un produit fini, ni comme le point culminant d’une expérience, mais plutôt comme une partie de l’expérience. En pensant que l’échec est la fin de notre expérience, nous faisons erreur. Dans une longue course, on peut commencer très lentement, puis progressivement accroître sa vitesse et atteindre son but. Mais si l’on pense être incapable d’atteindre son but parce qu’on a pris un départ lent, on se trompe. Sans échec, on court bien sûr au plus vite. Mais en cas d’échec, prenons-le comme une expérience qui ne fait que commencer. La fin sera un succès. Et qui pourra encore dire que nous avons échoué ? Qui est le juge ? Si vous êtes le juge, quoi que vous fassiez et quoi que vous accomplissiez, vous aurez toujours l’impression d’avoir échoué. Mais si le juge est un tiers, il saura mieux si votre soi-disant échec est réel. Il n’appellera votre expérience échec que si vous ne voulez pas surmonter ce que vous pensez être mauvais en vous. Si vous abandonnez la vie spirituelle, vous pouvez appeler cela un échec. En dehors de cela, l’échec n’existe pas dans mon vocabulaire.From:Sri Chinmoy,Les secrets de la vie intérieure — Recueil d'écrits 1964-1974, La Flûte d'Or, 2018
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