Mon mental

Ô mon mental, nulle chaîne terrestre ne peut t’entraver. Tu

es toujours en vol. Nulle pensée humaine ne peut te contrôler. Tu

es à jamais en mouvement.

Ô mon mental, il t’est difficile de croire en l’accomplissement

constant de mon âme. Et il est difficile pour moi de croire

que tu es condamné à être l’éternelle victime du doute venimeux.

Hélas, tu as oublié. Tu as oublié le secret doré : rester dans la

Chambre-Silence, c’est ouvrir la Porte-Accomplissement.

Ô mon mental, tes responsabilités sont vastes. Tu dois satisfaire

tes supérieurs, qui sont le coeur et l’âme. Tu ne pourras

conquérir le coeur qu’avec ton admiration la plus chaleureuse. Tu

ne pourras conquérir l’âme qu’avec ta foi la plus profonde. Tu

dois aussi satisfaire tes subordonnés : le corps et le vital. Seule

ta sollicitude la plus pure pourra faire sourire le corps. Seuls tes

encouragements sincères pourront aider le vital à courir infailliblement

vers le bien et non vers le plaisir.

Ô mon mental, débarrasse-toi de ta raison aride que tu chéris

depuis longtemps. Accueille la foi à jamais vierge. Possède le

sabre nu de la conscience. Tu es destiné à grimper bien au-delà

des tempêtes. Ne reste plus dans les ombres obscures et illusoires

de la mort. Revêts le manteau doré de la simplicité, de la

sincérité et de la pureté. Ne permets pas aux orages de l’incrédulité

d’éteindre ta flamme intérieure qui s’élève. La flèche de

la concentration t’appartient. Le terrain de l’intuition fulgurante

t’appartient. La paix sans horizon t’appartient.

Voici le Suprême ! Il te couronne, ô mon mental, des lauriers

de Sa Bonté infinie.

From:Sri Chinmoy,Les secrets de la vie intérieure — Recueil d'écrits 1964-1974, La Flûte d'Or, 2018
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