Mon dialogue de cœur à cœur[fn:EA88]
« Ô homme, j’aimerais te parler de cœur à cœur. Homme, je t’aime et je te rends service. Mais tu ne crois pas en mon amour, tu ne crois pas en mon service. À mon grand chagrin, tu doutes de moi. À mon grand chagrin, tu ressens que mon amour t’attache, t’attache à la réalité terrestre. Tu ressens que mon amour t’a enchaîné, entraîné, mis en cage. Tu veux être un oiseau libre, une existence-réalité libre, mais tu ressens que mon amour pour toi te lie par tous les moyens possibles. C’est la réalisation à laquelle tu es parvenu, homme. »« Je te parle de cœur à cœur, aussi aimerais-je te dire que je ne t’attache d’aucune manière. Je ne fais que t’aider, avec tout mon amour et mes services, à devenir un avec l’espace, un avec l’immensité, un avec l’Éternité, l’Infinité et l’Immortalité de Dieu, un avec la Félicité-Unité même. Ce dialogue de cœur à cœur que je tiens, ô homme, un jour tu y croiras. Un jour, tu auras foi en mon message fervent, en ce message continu de ma vie, que je viens juste de t’offrir. »
« Ô Seigneur, laisse-moi Te parler de cœur à cœur. Ô Seigneur Suprême, je ne T’aime pas, je ne Te sers pas, bien que je sois parfois pleinement déterminé à T’aimer et à Te servir inconditionnellement. Mais hélas, je ne réussis pas à T’aimer, ne serait-ce que conditionnellement ; je ne réussis pas à Te servir, ne serait-ce que conditionnellement. Mon Seigneur Suprême, est-ce parce que j’aime l’humanité plus que je ne T’aime ? Est-ce pour cela que je ne parviens pas à nourrir un amour véritable pour Toi ? Est-ce parce que Tu ne peux être aimé de la manière dont je veux T’aimer, avec tous mes besoins terrestres et mes besoins célestes, avec tout ce que je considère comme mes besoins ? Est-ce parce que je me suffis à moi-même sans Toi ? Exister sans l’homme n’est pas une impossibilité ; mais exister sans Toi est l’impossibilité même. Mais est-ce parce que dans une certaine mesure, je peux vivre sans Toi ? Lorsque je vis dans ma nuit-ignorance, je ne vis pas en Toi ou pour Toi. Ou bien est-ce parce que ma fierté, ma fierté disproportionnée, trouve indigne d’elle de vivre dans l’humanité avec Toi ? Est-ce à cause de tout cela que je suis séparé de Toi et que je trouve impossible de T’offrir un amour véritable ? Mon Seigneur, serai-je jamais capable de T’aimer avec dévouement, serai-je jamais capable de Te servir avec ferveur, serai-je jamais capable de Te revendiquer comme mon bien, mon bien propre, en m’appuyant sur la conviction intérieure que Tu m’appartiens et que je T’appartiens ? Serai-je jamais capable de Te servir et de T’aimer de tout mon cœur ? »
« — Mon enfant, que veux-tu ? Veux-tu m’aimer ou veux-tu me prouver que tu m’aimes ? Il y a une grande différence entre ton amour pour moi et ta démonstration d’amour. Ton amour pour moi et ton souhait de me montrer ton amour pour moi sont deux choses différentes. Tu n’as pas à me démontrer ton amour pour moi tant que tu implores intérieurement de m’aimer. Cette imploration intérieure n’est pas théorique, elle est au contraire pleine de sens pratique. C’est même le sommet du sens pratique. Je suis l’amoureux éternel et tu es mon miroir, alors sache que lorsque je te regarde, je vois mon propre reflet. Reste mon miroir et mon amour pour toi sera ton amour pour moi, parce que je me vois seul ici sur terre et là-haut au Ciel. Je ne vois rien comme autre que moi-même. Je ne vois personne comme quelqu’un d’autre. Je ne vois que moi-même, mon soi plus large, mon soi universel, à travers toi, mon miroir. À travers toi, je me vois, moi, mon propre reflet. Ainsi, tu n’as pas à me prouver ton amour pour moi. Continue simplement d’implorer intérieurement de m’aimer avec dévouement, ferveur et inconditionnellement. Cette imploration intérieure est non seulement ma volonté divine en toi, mais c’est aussi l’exécution suprême de ma Volonté divine en toi et à travers toi. J’aime ma création. C’est pourquoi je vis dans ma création. Si elle ne fait qu’implorer son amour pour moi, c’est plus qu’assez. Je n’ai besoin d’aucune autre preuve d’amour. C’est la preuve même : l’imploration, l’imploration fervente, seulement pour Moi, seulement pour Moi. »
[fn:EA88]20 juillet 1977 à 8h20 — Stade du Lycée de Jamaica, Jamaica, New-york