Question: Parfois, après une très bonne méditation qui m’a donné beaucoup de joie, il m’arrive de me trouver complètement déprimé le lendemain. Pourquoi ?
Sri Chinmoy: Il y a deux raisons. L’une est que les forces hostiles, toujours à l’affût, sont ennuyées ou alarmées de voir que vous avez fait d’énormes progrès grâce à votre bonne méditation. Elles ont peur que vous fassiez autant de progrès le lendemain, alors elles vous attaquent. Vous ne pourrez continuer à faire de progrès que si vous les combattez.Ces forces peuvent attaquer le chercheur de différentes manières. La première est lorsque vous venez de vivre une expérience importante, elles peuvent venir et vous dire : « Vous avez fait tant de mal. Vous ne méritez pas tout ce que votre Maître vous a donné par sa Bonté infinie. » Alors votre ego subtil vous dira : « C’est vrai. Je ne mérite pas cette expérience, je ne devrais pas la garder. » Et vous l’abandonnez purement et simplement. Bien que vous ayez médité avec la plus grande humilité et la plus grande dévotion, ces forces sont si rusées qu’elles arrivent à vous convaincre que vous ne méritez pas ce que vous avez reçu. Dans ce monde, personne n’a envie d’être un mendiant ou l’objet de la pitié de quelqu’un. Dès que vous entendez que vous n’avez pas mérité quelque chose, vous n’en avez plus envie. Mais au lieu de vous soumettre à ce genre de pensées, vous devriez vous dire : « J’ai travaillé avec dévouement pendant trois ou quatre heures et ensuite, lorsque j’ai médité, j’ai été heureux. C’est pourquoi mon Maître m’a donné la capacité d’avoir cette expérience. » Ces forces hostiles ne peuvent entrer en vous que si vous les y autorisez. Si vous les rejetez fermement, elles vous quitteront.
Une autre manière dont les forces hostiles peuvent vous attaquer, c’est en vous donnant un complexe d’infériorité. Lorsque vous pensez que la personne assise à côté de vous a eu une meilleure méditation que vous, ce sentiment détruit immédiatement la valeur de votre propre expérience. Sur le plan extérieur, les gens disent : « J’ai été battu par un tel dans une course, ou j’ai battu un tel. » Mais sur le plan intérieur, il ne devrait y avoir de compétition qu’avec vous-même, avec vos propres doutes, peurs, anxiétés, jalousies, etc, mais avec personne d’autre.
Sur le plan extérieur, une compétition vous oppose à une poignée d’adversaires, et elle pourra durer un jour. Mais sur le plan intérieur, vos adversaires sont nombreux. La peur, le doute, l’anxiété, la dépression, les soucis, et beaucoup d’autres forces non-divines essayent constamment de vous dérober votre joie. Elles vous disent : « Hier nous avons perdu, mais aujourd’hui nous sommes venus pour te défier à nouveau. » Qu’arrive-t’il alors ? Vous ne vous êtes pas vraiment bien préparé, mais votre petit ego vous fait répondre : « D’accord, j’accepte votre défi. » Et aussitôt la peur s’empare de vous et court devant vous, tandis que le doute agrippe vos jambes et que la jalousie vous tire en arrière. S’il s’agissait d’adversaires honnêtes, avant la grande course, ils seraient d’accord pour courir correctement, mais non. Avant même que la course ne commence, l’anxiété vous a déjà saisi à la gorge. C’est pour cela que vous devez être prêt à tout moment. Vous devez être pleinement préparé à combattre ces forces hostiles pour ne leur laisser aucune chance dès le départ de la compétition.
Lorsque vous avez une expérience divine, si vous pouvez vous accrocher à sa réalité pendant quelques jours, elle devient solide et les forces hostiles ne peuvent plus la dérober. Essayez donc de vous accrocher très fermement à vos expériences divines, surtout les premiers jours. Essayez toujours de vous rappeler tout ce que vous avez fait de bien et ne permettez pas aux forces hostiles rusées de vous rappeler les mauvaises expériences que vous avez eues. Elles ne sont que poussière. Vous pourrez faire beaucoup de progrès si vous pouvez ne vous souvenir que des choses positives dans votre vie.