Mort et réincarnation

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Chapitre 1 : Le royaume de la mort

Question : En quoi la mort est-elle nécessaire ? Pourquoi l’âme ne peut-elle continuer à progresser et à évoluer dans un même corps ?

Sri Chinmoy : Pour l’instant, la mort est nécessaire. Nous ne pouvons rien accomplir pendant une période prolongée sans devoir prendre de repos. Nous jouons trois quarts d’heure ou une heure, et cela nous fatigue ; il faut alors marquer une pause. La même chose se produit avec notre aspiration. Supposons que nous vivions sur terre soixante ou soixante-dix ans. Sur ces soixante ou soixante-dix années, nous ne méditerons peut-être que vingt ou trente jours, et ce, durant quelques heures à peine. Un être humain ordinaire ne peut, lors de sa méditation, aspirer quatre heures, deux heures, voire une heure d’affilée. Comment pourrait-il posséder l’aspiration, la réalité ou la conscience qui l’emmèneront d’un seul trait vers la Vérité éternelle ou vers la Conscience immortelle ?

Pour l’instant, la mort nous aide, en un sens ; elle nous permet de goûter au repos. Lorsque nous reviendrons, nous serons porteurs d’un nouvel espoir, d’une nouvelle lumière, d’une nouvelle aspiration. Mais si nous avions une aspiration consciente, une flamme ascendante brûlant constamment en nous, nous constaterions que la mort physique peut aisément être vaincue. Le jour viendra où la mort n’aura plus de raison d’être. Mais pour l’instant, nous ne sommes pas dotés de cette capacité ; nous sommes faibles. Les maîtres spirituels, les âmes libérées, ont acquis la maîtrise sur la mort ; cependant ils n’abandonnent leur corps que lorsqu’ils en reçoivent l’ordre du Divin.

« Je suis las ; j’ai besoin de repos. » Ainsi s’exprime l’homme ordinaire qui a supporté le poids d’une famille pendant vingt, trente ou quarante ans. Pour lui, la mort a un sens véritable ; l’âme retourne dans la région de l’âme où elle jouira d’un bref repos. Mais pour le guerrier divin, l’aspirant de la Vérité ultime, la mort n’a aucun sens. Il souhaite que ses progrès soient continus, incessants. Il s’efforce donc de vivre une aspiration constante, une aspiration éternelle. Et à l’aide de cette aspiration éternelle, il tente de triompher de la mort, afin de devenir une manifestation extérieure éternelle du Divin qui réside en lui.

Question : Est-il possible pour un homme d’apprendre ce qu’est la mort pendant qu’il est encore en vie, en pénétrant dans l’expérience même de la mort ?

Nous pouvons facilement savoir ce qu’est réellement la mort lorsque nous arrivons au stade le plus élevé de la méditation. J’ai fait des centaines de fois l’expérience de ce qu’est la mort. Je suis également passé de nombreuses fois au-delà de la mort au cours de ma méditation, lorsqu’il m’a fallu aider mes disciples. Dans un état de transe, on visite d’innombrables mondes, d’innombrables plans de conscience, d’innombrables régions qui se situent au-delà du domaine et des frontières de la mort.

Il peut parfois nous arriver de suivre une âme en train de quitter son corps, et de vivre pleinement l’expérience de la mort. J’ai eu ma première expérience de ce type avec l’une de mes sœurs qui mourut alors que j’étais âgé de dix-huit ans. Je possédais ce don, aussi ai-je suivi l’âme de ma sœur pendant trois heures, au cœur du monde de la mort. Ce qui se produit, en fait, c’est que vous avez vraiment le sentiment d’être mort. Il vous semble que votre corps n’existe plus. Vous planez avec votre seule conscience, comme un cerf-volant. Si vous avez ce pouvoir, vous pouvez vivre l’expérience réelle de la mort en ce monde. Durant votre méditation, vous pouvez aussi y parvenir aisément. Vous pouvez maintenir votre corps dans le monde des vivants et votre Lumière de conscience dans le monde de la mort.

Pourriez-vous donner la signification spirituelle de cette pratique ou bien expliquer sa nécessité ?

Elle n’a aucune nécessité. Mais celui qui veut l’apprendre ici, sur terre, peut facilement y parvenir. Ce genre de choses ne nous aide pas le moins du monde à atteindre notre réalisation de Dieu, mais pour celui qui en a le temps, la patience et le désir, cela ne présente aucun danger. Supposez que vous voyagiez sur une route. Vous pouvez aller directement à votre destination ou, si vous le préférez, vous promener et admirer le paysage, cueillir un fruit à un arbre et, tout en le dégustant, continuer votre chemin vers votre destination. Dans la vie spirituelle, chacun passe au moins une fois par l’expérience de la mort avant d’atteindre la réalisation du Soi.

La mort est-elle douloureuse ?

Tout dépend de l’individu. Pour celui qui n’a ni prié ni médité, et qui n’a pas non plus pratiqué une vie spirituelle, il est très douloureux de se séparer de cette vie, car il ne veut pas se soumettre à la Volonté de Dieu. Tout d’abord, il n’est pas capable de savoir ou de ressentir ce qu’est la Volonté de Dieu. De plus, il ne ressent pas la Protection, la Guidance, la Sollicitude conscientes de Dieu ; aussi se sent-il complètement perdu. En ce monde, il ne peut plus rien faire ; dans l’autre monde, tout ne lui est qu’incertitude. Là où l’aspiration fait défaut, la peur est immense, car les gens ordinaires ont le sentiment que la mort est quelque chose d’absolument inconnu. Ils ignorent où ils vont. Mais les aspirants savent qu’ils vont vers le Suprême, vers la demeure du Seigneur. Ce lieu leur est provisoirement inconnu, mais cette conscience, ce plan, est un royaume de paix et de repos. Il est la propriété du Suprême, leur Père Éternel. Aussi n’ont-ils pas peur.

Maintenant, il y a aussi la douleur physique. Si, au moment de la mort, une personne souffre d’une maladie et ne parvient pas à la projeter dans une réalité plus élevée ou plus profonde, ses derniers jours, jusqu’à son souffle ultime, seront extrêmement pénibles. Même le dernier instant sur terre sera vécu dans une grande douleur, parce que le représentant de la mort apparaîtra au mourant sous une forme très destructrice. Cette identité de mort, cette force de mort, se présente à chacun sous une forme différente, selon ce que son âme a accompli ou réalisé sur terre.

Les personnes ordinaires qui n’aspirent pas, qui ne font que se complaire dans les plaisirs de l’ignorance, percevront la mort comme un être terrible, impitoyable, un personnage sombre et effroyable. Parfois, la force de mort s’entoure de nombreux subordonnés qui apparaissent aux mourants, souvent sous forme de tigres ou d’êtres d’une taille inimaginable, et qui les emplissent de frayeur. Mais les aspirants sincères verront leur maître spirituel, ou un être lumineux semblable à un ange, qui viendra les chercher dans un char. Ces aspirants ont travaillé dur sur terre pendant de nombreuses années, et Mère Terre souhaite désormais leur offrir consciemment sa gratitude bénie et divine. Leur Pilote Intérieur ou leur Guru les emmène, mais c’est la Main bienveillante de Dieu qu’ils voient devant eux, les transportant dans Son Bateau doré jusqu’à l’autre Rive. Certaines personnes, au moment même de leur mort, aperçoivent leurs parents disparus depuis longtemps. Leurs proches viennent à elles, tels des guides qui connaissent le chemin vers un monde nouveau et qui vont les y mener.

Ceux qui sont enchaînés par les entraves de l’ignorance éprouveront au moment de la mort physique une douleur aussi bien intérieure qu’extérieure. Celle-ci est due à l’ignorance qui existe au sein du mental et du corps humains, et qui nous empêche d’entrer dans le royaume de la mort pour le dépasser ensuite, consciemment et délibérément. Mais lorsque le voile de l’ignorance est levé, il ne peut plus y avoir de douleur, que ce soit dans la mort ou dans l’atmosphère terrestre. Si nous pouvons pénétrer dans la racine même de notre souffrance et de notre douleur — qui n’est qu’ignorance —, et si nous parvenons à transformer cette ignorance à l’aide de la Lumière de notre âme, la mort deviendra simplement un passage menant vers un autre rivage. Cet autre rivage est la Lumière éternelle, qui nous guide, nous protège, nous forme et nous façonne pour l’éternité.

Comment dépasser la peur de la mort ?

Pour l’instant, vous avez peur de la mort parce que vous vous voyez comme un corps, un mental, des sens. Mais un jour viendra où, grâce à votre aspiration, vos prières et vos méditations, vous vous considérerez non pas comme un corps, mais comme une âme. Vous découvrirez que vous êtes un instrument conscient de Dieu. Dieu est omniprésent, et Il vous utilise pour Se manifester Lui-même, alors comment pourrait-Il jamais vous abandonner à votre mort ?

Conquérir la peur de la mort dépend de combien d’amour vous avez pour Dieu et de combien vous avez sincèrement besoin de Lui. Lorsque vous avez besoin de quelqu’un, vous établissez immédiatement une sorte d’accès intérieur à cette personne. Si votre besoin pour Dieu est fervent, dévoué et constant, vous ouvrez dans les mondes intérieurs un libre accès à l’Amour, la Compassion et la Sollicitude de Dieu. Et si vous pouvez toujours ressentir l’Amour, la Compassion et la Sollicitude de Dieu, comment pourriez-vous être effrayé par la mort ? À partir du moment où vous ressentez Dieu à l’intérieur de vous, devant vous, et tout autour de vous, il n’y a plus de mort pour vous. Par contre, si Dieu est en dehors de vos pensées, s’il n’y a nulle trace de Dieu à l’intérieur de votre cœur et si vous ressentez que Dieu n’est nulle part auprès de vous, à ce moment, la mort existe bel et bien pour vous. Autrement, où est la mort ? Le corps physique peut quitter cette Terre, mais l’âme, qui est une portion de la conscience de Dieu, restera consciemment en Dieu et pour Dieu à travers l’éternité. C’est à vous de choisir comment vous voulez vous considérer : comme un corps ou comme une âme. En vous considérant comme un corps et en n’aspirant pas, sur le plan de la vie spirituelle, vous êtes déjà mort. Mais en vous considérant comme une âme, cela signifie que vous avez déjà établi une relation intérieure avec Dieu. Si vous reconnaissez votre âme comme votre véritable réalité, vous n’aurez plus aucune peur de la mort.

La méditation peut-elle aider les gens à dépasser leur peur de la mort ?

Certainement. La méditation peut aisément aider l’aspirant à dépasser sa peur de la mort. La méditation signifie une communication consciente avec Dieu. Une personne qui établit son unité avec Dieu, Lequel est toute Vie, ne peut avoir peur de la mort. Elle conquerra non seulement sa peur de la mort, mais également autre chose : elle conquerra ses doutes quant à l’existence de Dieu dans sa propre vie comme dans celle des autres. Il est très facile de ne ressentir l’existence de Dieu qu’en nous seuls, voire en des personnes spirituelles. Mais lorsque nous méditons, nous comprenons clairement que Dieu existe non seulement à l’intérieur de nous, mais également dans les personnes que nous n’aimons pas ou n’apprécions pas.

Comment expliquer que tant de gens languissent dans la souffrance avant de mourir ?

Beaucoup de malades veulent mourir parce que leur douleur est intolérable. Ils veulent s’en affranchir. Mais pourquoi languissent-ils et souffrent-ils ? Parce que la purification de leur nature n’est pas achevée. C’est par la purification que nous pouvons accéder à une vie supérieure et à une divinité plus épanouissante. C’est ici qu’opère la loi du karma. Lors de nos vies passées, nous avons commis maintes erreurs, et c’est par le biais de cette torture physique que nous nous en purifions. Cette expérience est nécessaire, parce qu’elle permet à une sagesse nouvelle de poindre dans notre conscience. Mais lorsqu’un individu souffre cruellement, nous ne devons pas penser à ses actions passées, ni nous dire que ses souffrances proviennent de ce qu’il menait une mauvaise vie ou qu’il avait un mauvais caractère. Non, unissons-nous plutôt à l’expérience qu’il est en train de traverser. Ce faisant, nous trouverons une véritable satisfaction dans notre existence humaine.

Par ailleurs, je dois dire que la loi du karma n’est pas simple ; elle est très, très complexe. Certaines âmes ont beau être très pures et spirituelles, elles souffrent au moment de la mort. Est-ce en raison de leur mauvais karma passé ? Non, c’est parce qu’elles s’identifient à l’humanité et veulent faire l’expérience de la souffrance la plus amère. La plupart des grands maîtres spirituels ont connu une mort très douloureuse. Pour quelle raison ? Ils auraient pu quitter leur corps de leur plein gré, mais ils ne l’ont pas fait. Au lieu de cela, ils ont contracté un cancer ou une autre maladie grave et sont morts au terme de terribles souffrances. Dans ce cas, ces maîtres entraient dans la souffrance de l’humanité et s’efforçaient d’en ressentir l’étendue. Car à moins de pénétrer dans la souffrance même de l’humanité, les choses restent théoriques.

Mais lorsque des personnes ordinaires souffrent, nous constatons que c’est la loi du karma, la roue du karma qui se met en œuvre. Toutefois, si quelqu’un meurt d’une crise cardiaque subite, cela ne veut pas dire pour autant qu’il ait été très spirituel ou religieux. Non, Dieu souhaitait vivre cette expérience-là en cet individu — et peut-être en ses proches — à ce moment précis. Il n’est question ici ni de bien ni de mal, ni de divin ni de non divin, mais du type d’expérience que Dieu voulait vivre en cette personne particulière. En définitive, tout n’est qu’une expérience de Dieu, dont nous sommes, soit les témoins, soit les acteurs.

Est-il possible pour une personne spirituelle qui meurt dans la douleur de transformer sa souffrance en joie grâce à la méditation ?

Dans le cas d’un aspirant sincère, une grande joie surgira, même au seuil de la mort. En dépit de la souffrance du corps physique, la félicité de l’âme viendra au premier plan, permettant au mourant de méditer consciemment. Parfois, lorsqu’une personne pénètre consciemment dans sa douleur, son propre courage intérieur au sein de cette souffrance se transforme en joie. On peut consciemment pénétrer dans la douleur, y compris au moment de subir une intervention chirurgicale grave. J’ai fait cela lorsque j’étais un jeune garçon — j’avais alors dix-huit ou dix-neuf ans. Pendant que le médecin m’opérait, je suis entré consciemment dans la douleur et j’en ai éprouvé une joie véritable. Je souriais au médecin, qui n’y comprenait rien. C’est une expérience que tout le monde peut faire.

Dans une réflexion tirée de l’un de vos livres, vous dites que la mort est un obstacle. J’ai toujours cru que vous considériez la mort comme une transition nous permettant de renaître et d’accomplir des progrès continus.

Parfait. J’ai dit que la mort était une transition. J’ai dit que la vie et la mort étaient semblables à deux pièces : la vie est mon salon, et la mort ma chambre à coucher. Lorsque je dis que la mort est un obstacle, je me place d’un point de vue différent. Qu’est-ce qu’un obstacle ? C’est quelque chose qui nous empêche d’avancer. C’est une limite que nous ne parvenons pas à dépasser.

Cette vie est une opportunité précieuse qui nous est offerte par le Suprême. L’opportunité est une chose, l’accomplissement en est une autre. Notre évolution spirituelle, notre progrès intérieur, sont à la fois très réguliers, très lents, et des plus significatifs. Bien entendu, il existe des gens qui, durant des centaines ou des milliers d’incarnations, suivront le cycle normal, naturel, de la naissance et de la mort. Puis un jour, au sein de l’Éternité de Dieu, ils réaliseront Dieu. Mais certains aspirants véritables, sincères, authentiques, font la promesse fervente qu’en cette incarnation, ici et maintenant, ils réaliseront Dieu. Ils parlent ainsi tout en sachant que cette vie-ci n’est ni leur première, ni leur dernière. Mais ils savent qu’il existe des gens qui ont réalisé Dieu et ils ne veulent pas attendre pour cela une incarnation future trop lointaine. Ils pensent qu’il est vain de vivre sans la réalisation de Dieu et ils souhaitent l’atteindre dès que possible. Dans de tels cas, si la mort survient sans que ces personnes aient atteint la réalisation, elle constitue effectivement un obstacle. Si une personne destinée à mourir à l’âge de cinquante ans aspire avec ferveur et parvient à faire reculer la date de sa mort d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années, avec l’approbation bienveillante du Suprême, comment utilisera-t-elle cette prolongation ? Elle continuera à vivre son aspiration sincère, sa méditation la plus profonde, sa contemplation la plus élevée. Elle sera pareille à un athlète courant vers son But sans rencontrer d’obstacle sur son chemin. Durant ces vingt ou trente années supplémentaires, elle atteindra le point ultime, celui de son But.

Mais si la mort survient entre-temps, cela l’empêchera de réaliser Dieu en cette vie. Très peu d’âmes parviennent, lors d’une incarnation nouvelle, à renouer immédiatement avec le fil de leur aspiration passée. Dès que nous venons au monde, les forces cosmiques non divines nous attaquent, et l’ignorance, les limites et les imperfections du monde tentent de recouvrir l’âme. Lors des années de formation de l’enfance, on ne se souvient de rien. Un enfant est innocent, ignorant et impuissant. Puis, quelques années plus tard, son mental commence à fonctionner.

Entre l’âge de huit ans et celui de douze ans, le mental complique tout. Pratiquement toutes les âmes, aussi élevées et spirituelles soient-elles, oublient leurs accomplissements passés et leur imploration intérieure la plus profonde durant les onze, douze ou treize premières années de la vie. Il existe bien des maîtres spirituels ou de grands aspirants qui vivent quelques expériences élevées au cours de l’enfance, ou qui commencent à penser à Dieu ou à Le louer dès leur plus jeune âge, mais il n’y a pas habituellement de lien puissant entre les accomplissements de l’âme sur terre lors de sa précédente incarnation et les années d’enfance de l’incarnation présente. Un lien existe, un lien très subtil, mais il ne fonctionne pas de manière significative durant les douze ou treize premières années de la vie.

Certaines âmes ne retrouvent l’inspiration de leur incarnation précédente qu’après l’âge de cinquante ou soixante ans. Du point de vue spirituel, cette période représente une perte de temps. Si un individu perd cinquante ans dans son incarnation actuelle, et qu’il a déjà perdu vingt ou trente ans lors de la précédente, cela revient à dire que quatre-vingts années ont été gâchées. Dans un tel cas, je dis que la mort est un véritable obstacle. Il nous faut déplacer cet obstacle à l’aide de notre aspiration, une aspiration ininterrompue. L’aspiration doit être pareille à une balle de revolver. Elle doit transpercer le mur de la mort. Bien que cela puisse demander un certain temps, l’être intérieur finira par apparaître consciemment à la surface, et la personne se mettra à prier et à méditer sur Dieu avec le plus de puissance et de sincérité possible lors de sa nouvelle incarnation. Elle comprendra alors que rien de son passé n’a été perdu. Tout a été préservé au sein de la conscience de la Mère Terre, qui est comme une banque commune à chacun. L’âme saura combien elle a accompli sur terre : tout cela est bien à l’abri à l’intérieur de la conscience de la Terre, de la banque terrestre. Supposez que vous déposiez de l’argent ici dans une banque et que vous partiez en Angleterre pour n’en revenir qu’après six ans ou plus. À votre retour, vous pourrez reprendre votre argent. L’âme agit de la même manière après avoir quitté la terre pendant dix ou vingt ans. Tous ses accomplissements sont précieusement conservés au sein de la Mère Terre. Celle-ci les rend à l’âme lorsqu’elle revient sur terre afin de travailler pour Dieu.

Dans la plupart des cas, rien ne se perd, si ce n’est le temps correspondant aux quelques années de l’enfance. Mais il est préférable de réaliser Dieu en une incarnation, afin de ne pas perdre à nouveau notre aspiration consciente durant cette période transitoire. Si nous parvenons à demeurer sur terre de cinquante à cent ans avec une aspiration immense et sincère, nous pourrons accomplir beaucoup. Si nous recevons l’aide véritable d’un maître spirituel, il nous deviendra possible de réaliser Dieu en une incarnation, ou en deux ou trois. Mais, sans aspiration ni maître authentique, cette tâche exige des centaines et des centaines d’incarnations.

Au moment de la mort, quelle est la meilleure chose à faire ?

Pour une personne spirituelle, la meilleure chose à faire est de se rappeler la présence de son maître. Les parents et les proches devraient placer la photographie de son guide spirituel face à l’aspirant et permettre ainsi au maître d’être à ses côtés sur le plan spirituel au moment de son dernier soupir. Que le maître soit au cœur même du souffle, du souffle ultime de l’aspirant ! Ce sera ensuite le devoir, la responsabilité du guide intérieur de faire le nécessaire. Votre maître aura quitté son corps bien avant que vous n’abandonniez le vôtre. Aussi pourrez-vous méditer sur moi, et je viendrai à votre secours.

Votre père est mort l’année dernière. Si vous aviez été physiquement présent, il aurait fallu que vous méditiez avec la plus grande ferveur possible. Bien que votre père n’ait pas été consciemment mon disciple et n’ait pas accepté notre voie, qui peut dire ce qu’il fera lors de sa prochaine incarnation ? Vous savez qu’il y a quelqu’un qui peut aider votre père au moment de la mort ; aussi auriez-vous dû méditer sur moi. Dans la vie courante, chacun sait à qui faire appel dans une situation donnée. Lorsqu’une personne est malade, on appelle le médecin. Lorsqu’il s’agit de difficultés juridiques, on prend l’aide d’un avocat. Si vous aviez voulu aider votre père, vous auriez dû aussitôt penser à moi et méditer sur moi. Si vous étiez vous-même doté d’une aspiration ou d’un pouvoir spirituel immenses, vous auriez offert à votre père toute votre force spirituelle. Mais pour l’instant, votre force spirituelle réside dans votre seule aspiration, et la source de votre aspiration se trouve à l’intérieur de votre maître. Si vous voulez aider vos proches, c’est donc ainsi qu’il faut procéder.

Dans le cas d’autres gens, si vous voulez agir au mieux au moment de leur mort, vous devriez savoir qui leur a donné le plus de joie sur cette terre, ou en qui ils eurent la foi la plus grande. Si une personne a placé toute sa foi dans le Christ, vous devez immédiatement invoquer, consciemment et avec la plus grande dévotion possible la présence du Christ — même si vous ne suivez pas vous-même la voie du Christ. Vous devez alors aider votre ami à affermir sa foi en le Christ. Vous pouvez répéter à voix haute le nom du Christ, lui apporter une image du Christ et lire des extraits de la Bible. Vous aiderez ainsi son aspiration. Si la personne en train de mourir est spirituelle et qu’elle me connaît, lisez-lui mes écrits et parlez-lui de moi. Mais si ce n’est qu’une relation lointaine, vous devez alors accroître sa foi à sa manière.

Existe-t-il une manière particulière de méditer sur une personne qui se meurt ?

Si vous rendez visite à l’un de vos amis à l’hôpital, concentrez-vous alors sur son cœur. Il n’est pas nécessaire que vous regardiez la personne ; dirigez toute votre concentration sur son cœur. Efforcez-vous d’abord d’imaginer un cercle à l’endroit de son cœur, et essayez de ressentir que ce cercle tourne comme un disque. Cela signifie que l’énergie de vie tourne désormais consciemment dans l’aspiration ou dans le réceptacle du malade. Par le biais de votre concentration et de votre méditation, vous entrez maintenant dans les battements de son cœur. Ce faisant, votre conscience et la conscience aspirante ou mourante de l’autre personne tournent ensemble. Tandis qu’elles tournent, priez de tout votre être le Suprême, qui est votre guru et le guru de tous. « Que Ta Victoire s’accomplisse. Que Ta Volonté soit faite en cette personne précise. Je ne souhaite que Ta Victoire. » Victoire ne signifie pas nécessairement que la personne sera guérie. Non, Dieu a peut-être décidé qu’elle devait quitter son corps pour une raison tout à fait valable. Si vous priez Dieu dans un esprit de soumission et que cette personne abandonne son corps malgré tout, vous n’en aurez pas moins satisfait Dieu et lutté pour Sa Victoire. Si Dieu veut l’emmener au Ciel pour qu’elle y accomplisse quelque chose pour Lui, Sa Victoire est naturellement que cette personne abandonne son corps. En priant pour la Victoire du Suprême, vous laissez — par votre aspiration — toute la responsabilité au Suprême. Et laissant consciemment toute responsabilité au Suprême, vous faites ce qui est juste.

Devant un proche sur le point de mourir, quelle doit être l’attitude de ses proches ?

Nous sommes tous comme les passagers d’un même train. L’un des passagers est parvenu à destination. Il doit descendre à cet arrêt mais nous, nous devons continuer et parcourir une distance plus grande. Sachez toutefois que l’heure de cette mort a été sanctionnée par le Suprême. Nul être humain ne peut mourir sans l’approbation ou sans la tolérance du Suprême. Aussi est-ce grâce à notre foi en le Suprême, à notre amour et à notre dévotion envers Lui que nous pourrons ressentir que Sa Compassion est infiniment plus grande que celle de tout être humain, infiniment plus grande que la nôtre, nous qui voulons garder nos êtres chers auprès de nous. Même si le mourant est votre fils, votre mère ou votre père, sachez qu’il est infiniment plus cher aux yeux du Suprême qu’il ne l’est aux vôtres. Le Suprême est notre Père et notre Mère. Lorsqu’un membre de la famille se rend auprès de son père ou de sa mère, les autres membres de la même famille n’en ressentent jamais aucune tristesse. Si vous avez opté pour la vie spirituelle et souhaitez éprouver une joie véritable, sachez que vous n’y parviendrez qu’en abandonnant votre vie à la Volonté du Suprême. Pour l’instant, vous ne connaissez peut-être pas la Volonté du Suprême, mais vous savez ce qu’est l’abandon. Si le Suprême souhaite enlever quelqu’un de votre vie, vous devez l’accepter. « Que Ta Volonté soit faite. » Dans cette attitude, vous éprouverez la plus grande joie qui soit. Et cette joie rend le plus grand service possible à celui qui est sur le point de s’en aller. Lorsque nous nous abandonnons totalement au Suprême, cet abandon devient une force et une puissance supplémentaires pour l’âme qui s’en va, souffrant dans l’asservissement d’ici-bas. Si vous abandonnez véritablement votre volonté à la Volonté du Suprême, cet abandon apportera la paix, une paix durable, à l’âme qui est sur le point de quitter l’arène terrestre.

Ceux qui commencent à méditer et à se concentrer ont des intuitions de ce qu’étaient leurs incarnations passées. Si vous croyez que vous avez eu un passé et si vous savez que vous vivez le présent, vous pouvez également ressentir que vous aurez un futur. Sachant cela, vous devez toujours être conscient de cette vérité : la mort n’existe pas. Dans la Bhagavad Gita il est dit : « De même qu’un homme rejette ses vieux habits pour en revêtir de nouveaux, ainsi l’âme rejette-t-elle ce corps physique pour en adopter un nouveau. » Si vous savez que la personne qui va mourir ne fait que se défaire de son ancien corps avant d’en accepter un nouveau, et si le mourant lui-même a la même conviction, comment la peur pourrait-elle encore subsister ? Nous ne savons pas ce qu’est réellement la mort, c’est pourquoi nous voulons demeurer sur terre aussi longtemps que possible. Mais la vraie mort n’est pas la dissolution du corps physique. La vraie mort, la mort spirituelle, est autre chose.

J’avais un jeune ami qui est mort il y a six semaines. La veille de sa mort, il a confié à son père qu’il allait mourir le lendemain. Comment pouvait-il le savoir ?

Pourquoi pas ? N’est-il pas l’enfant de Dieu ? Au moment de la mort, si l’on pense constamment à Dieu, il est possible de recevoir un message de son propre être intérieur. Lorsque ma mère était sur le point de mourir, je me trouvais dans la maison de mon oncle, à une dizaine de kilomètres de là. Ma mère souffrait d’un goitre. Tôt ce matin-là, elle confia : « Ce matin, je vais quitter mon corps. Où est donc passé Madal ? Allez le chercher ! » Un de mes cousins m’a alors apporté le message et je suis venu. Ma mère a pris ma main dans la sienne, puis m’a souri, de son dernier sourire. Elle est partie à peu près une minute après que je sois arrivé, comme si elle m’avait attendu. Cela dit, je vais être franc. Ma mère était très, très spirituelle, et pratiquait la vie intérieure au sens le plus strict du terme. Mais en ce qui concerne votre ami, je dois vous dire que des centaines, des milliers de gens ont su à l’avance à quel moment ils allaient mourir. Pour une personne spirituelle, c’est quelque chose de très facile. Elle le sait très souvent des mois à l’avance.

Le moment de la mort est-il écrit dans la paume de la main ?

On ne peut pas toujours dire quand une personne va mourir d’après la paume de sa main. S’il s’agit d’une mort accidentelle, la paume peut ne pas toujours être correcte, mais par contre, le front l’est toujours. Il donne une vibration immédiate. On peut lire sur le front ce qu’il va arriver à une personne le lendemain, et on peut lire sur son nez s’il va s’agir d’une mort accidentelle.

J’avais un ami qui m’aimait beaucoup. Il s’appelait Ravi. Un jour, il pratiquait le javelot à six heures du soir. Lorsque je pris le javelot de ses mains, je vis les forces de la mort en lui. Je me suis alors dit : « Le mieux, c’est d’oublier, ou de prier Dieu. » Je ne voulais pas y penser. Le jour suivant, je descendais les escaliers et il était tout près. Je vis à nouveau les mêmes forces et je me maudis, me disant que ce n’était que mon hallucination mentale. Une heure et demie plus tard, j’appris qu’il avait eu un accident. Il était à moto avec son ami, et ils suivaient un camion. Le camion ralentit et mon ami, pensant également ralentir, se trompa et actionna la poignée dans le sens inverse, provoquant une forte accélération qui le précipita contre le camion. Le chauffeur du camion entendit le bruit. Il les conduisit tous les deux à l’hôpital, où ils furent mis tous les deux dans la même chambre. La mère de Ravi accourut mais ne fut pas autorisée à entrer dans la chambre parce que tous les deux étaient dans des situations critiques. Je pense qu’il ne survécut que trois heures. J’ai donc eu cette apparition pendant que je pratiquais le javelot. Le jour où il mourut était le jour de notre compétition de javelot, mais je n’y suis pas allé. Je suis allé aux funérailles. Dans son cas, sa mort était destinée.

Lorsqu’une personne est malade et qu’il n’y a plus, médicalement parlant, aucun espoir de guérison, est-il bon de lui annoncer qu’elle va mourir et de l’aider à se préparer au départ ?

C’est une question très complexe. Chaque cas doit être considéré individuellement. La plupart des gens veulent vivre ; ne sachant pas ce qu’est la mort, ils ne veulent pas mourir. Ils pensent que la mort est un monstre qui va les torturer par tous les moyens avant de les détruire. Lorsque le karma d’un individu est réglé et que le Suprême souhaite qu’il quitte son corps, s’il possède encore un appétit vital et des désirs insatisfaits — même en sachant que ce n’est pas son âme elle-même qui éprouve ces désirs —, il voudra rester sur terre. Il ne veut pas obéir à la Volonté du Suprême. Que faire d’une telle personne ? Si vous lui dites que Dieu ne veut plus qu’elle reste sur terre, qu’elle a vécu toutes les expériences qui lui étaient nécessaires en ce corps, elle ne vous comprendra pas. « Dieu ne souhaite pas que je quitte ce corps, affirmera-t-elle ; c’est vous qui voulez cela. » Elle vous croira cruel et sans pitié. Si donc vous savez que la Volonté du Suprême est que cette personne quitte ce monde, le mieux est de parler en silence à son âme et d’essayer de l’inspirer à suivre la Volonté de Dieu.

Mais si la personne est très spirituelle et s’il s’agit d’un aspirant sincère, elle dira d’elle-même à ses parents et à ses proches : « Priez Dieu pour qu’Il m’emmène. J’ai joué mon rôle ici-bas. Lisez-moi des livres spirituels — les Écritures Saintes, la Bible, la Gita. Ne me faites entendre que des choses divines, des paroles spirituelles, qui m’aideront à entreprendre mon voyage. » Il y a beaucoup de personnes, en Inde, qui s’écrient, sachant leurs jours comptés : « Plus tôt Il me prendra, mieux ce sera ! » Quelques jours avant sa mort, ma mère lisait constamment la Gita dans cet esprit : « Je vais partir vers le Père Éternel. Laissez-moi me préparer. » Un tel patient éprouve une joie plus grande en connaissant la Volonté du Suprême et en y obéissant.

Vaut-il mieux que les médecins prolongent la vie des personnes le plus longtemps possible ou cela dépend-il de chaque cas ?

S’il s’agit d’une personne spirituelle, les médecins et les proches de la personne devraient toujours essayer de la maintenir le plus longtemps possible sur terre, parce que les personnes spirituelles se battent jusqu’au bout contre la mort. Mais il peut arriver qu’une personne complètement bonne à rien soit sur le point de mourir deux heures plus tard ; même si vous maintenez cette personne en vie vingt-quatre heures de plus, elle ne prononcera pas une seule fois le nom de Dieu. Par contre, si quelqu’un a la possibilité de prononcer le nom de Dieu avec ferveur ne serait-ce qu’une seule fois de plus dans sa vie, il aura accompli quelque chose dans le monde de l’âme. Cet accomplissement s’additionnera aux autres accomplissements de sa vie et sa prochaine vie sera un petit peu meilleure.

En Inde, certaines personnes sont capables de vivre au-delà de deux cents ans, mais s’ils n’ont pas eu le temps de prier Dieu ne serait-ce qu’une seule fois en six mois, voire un an, d’un point de vue spirituel, ces personnes sont comparables à des rocs pour qui chaque année de vie supplémentaire n’est qu’une perte de temps. Par contre, pour celui qui reste sur terre, ne serait-ce qu’une heure de plus, qu’il emploiera à invoquer la présence du Suprême, son maintien sur terre est préférable. Tant qu’une personne pense à Dieu, même inconsciemment, il vaut mieux pour elle de rester le plus longtemps possible sur terre.

Un médecin qui fait mourir un patient supposé rester en vie se crée-t-il un mauvais karma ?

Lorsque des médecins font consciemment quelque chose de mal, ils créent des problèmes considérables pour leurs futures incarnations. Les médecins ne sont pas parfaits ; ils peuvent ne pas avoir suffisamment de connaissances médicales. S’ils font des erreurs et donnent accidentellement la mort à un patient, leur ignorance est pardonnée par le Suprême. Ou bien s’ils ne peuvent être suffisamment vigilants parce qu’ils ont trop de patients, c’est au Suprême de décider alors si la mort de leur patient est de leur faute ou non. Mais s’ils donnent la mort délibérément parce qu’ils veulent se défaire d’un patient, alors c’est la loi du karma qui se chargera d’eux.

Je connais une fille qui est dans le coma depuis plusieurs semaines. Ils disent qu’elle peut rester pendant des années comme ça. Que faire dans ce cas ?

S’il y a le moindre espoir que la force de vie opère en elle et à travers elle, le mieux est d’essayer de la maintenir en vie. Aussi longtemps que l’âme est dans le corps, il y a un espoir pour la personne. Il y a toujours une raison pour vivre cinq mois de plus.

Ils n’essayent pas de lui faire reprendre conscience ; ils maintiennent juste son corps en vie. Ils disent que son cerveau ne fonctionne plus du tout, qu’il n’y a plus d’ondes cérébrales.

Ils devraient continuer parce que l’énergie vitale agit encore. Si l’âme n’était pas là, la machine ne pourrait pas garder le corps en vie plus de quelques heures. Tant que la vibration de son âme persiste, on peut encore percevoir la présence de la personne, même après qu’elle a quitté la maison. De même, le cœur continue de battre tant que les vibrations de l’âme sont encore présentes.

Ce genre d’expérience a-t-il une raison ?

Le Suprême utilise Sa loi du karma. Supposons que les parents aient fait quelque chose de vraiment mal à cette fille dans une incarnation précédente. Aujourd’hui, l’âme de cette fille dit : « Dans cette incarnation, je vais vous purifier. Je vais durer aussi longtemps que je peux dans cette vie. Vous payez le prix de votre mauvaise action. Dans cette incarnation, je prendrai ma revanche. » Lorsque l’âme sait que le patient ne peut guérir, et que les membres de la famille le savent également, il s’agit alors de revanche.

Soit l’âme apprécie cette expérience, soit elle attend le bon moment pour partir, ou encore elle traverse simplement cette expérience. Nous avons l’impression que la personne est vraiment morte, mais qui sait l’expérience que l’âme est en train de vivre ? Au lieu de cinq minutes, cela peut durer cinq ans. Tout est possible. Bien sûr, il peut s’agir d’une expérience qui n’est pas saine, mais c’est ce que l’âme veut traverser. On voit souvent des personnes ordinaires faire quelque chose pendant des années uniquement pour montrer au monde que c’est possible, alors que ce qu’ils font n’est ni encourageant ni inspirant.

Pouvez-vous, par le pouvoir de la volonté, retarder l’heure de la mort ?

Pouvez-vous la retarder indéfiniment ?

Avez-vous jamais eu à combattre vous-même les forces de la mort afin de sauver la vie de quelqu’un ?

Je travaille dans un hôpital pour cancéreux, où des gens meurent fréquemment. Parfois, lorsqu’une personne est sur le point de mourir, j’aperçois sur son visage une qualité ou un regard qui sont très proches de quelque chose que je vois sur votre visage. Pouvez-vous me dire pourquoi ?

Il arrive que des gens s’immolent par le feu pour protester contre la guerre. Du point de vue spirituel, à quoi cela sert-il ?

Quelle est la différence entre l’incinération et un enterrement habituel ?

Quelqu’un qui s’est suicidé pourra-t-il réaliser Dieu dans une incarnation future ?

Vous avez évoqué la mort physique. Pourriez-vous me parler de la mort et de la renaissance qui interviennent au cours de la vie spirituelle ?

Je pensais plutôt en termes de renaissance. Comment puis-je redevenir un enfant et accomplir cette renaissance spirituelle ?

[Sri Chinmoy donna sa première tournée de conférences en Europe en novembre 1970. La conférence suivante eut lieu le 9 novembre, dans le cadre de l’université du Kent, à Canterbury, en Angleterre.]

Les deux séries suivantes d’aphorismes composées par Sri Chinmoy en Inde en 1962 sont extraites de son livre « Le souffle de l’Éternité ».

Y a-t-il une vie après la mort ?

Vous disiez que notre corps était en quelque sorte une coquille pour notre âme et qu’en temps voulu, le corps mourra et se décomposera. Qu’arrive-t-il à l’âme ? Que fait-elle ? Jusqu’où va-t-elle ?

Qu’arrive-t-il au vital au moment de la mort ?

Les circonstances dans lesquelles une personne meurt déterminent-elles le choix du lieu où elle se rend après avoir quitté son corps ?

Lorsque nous allons dans l’autre monde après avoir quitté le corps, avons-nous une forme ou n’y a-t-il plus aucune forme ?

Qu’arrive-t-il aux âmes qui se sont retirées de leur travail terrestre ? Vont-elles remplir un jour les autres mondes ?

Qu’arrive-t-il à l’âme d’un animal après sa mort ?

Arrive-t-il aux âmes de quitter le corps le temps d’une seconde lorsque nous sommes en vie ?

J’ai entendu dire que le fait de voir les larmes des parents et des amis donne une grande joie à l’âme qui abandonne cette vie. Est-ce exact ?

Arrive-t-il aux maîtres spirituels d’apparaître dans leur corps subtil après leur mort ?

Est-ce que les âmes restent sur terre après leur mort pour aider leurs proches et leurs amis ?

Pourquoi les gens gardent-ils chez eux le corps d’un défunt pendant quelques heures, voire quelques jours, après que l’âme l’a quitté ?

Si un aspirant n’a pas réalisé Dieu pendant qu’il se trouvait sur terre, son âme verra-t-elle Dieu ou réalisera-t-elle Dieu après avoir quitté son corps ?

Vous verrons-nous au moment de quitter notre corps ?

Vous verrons-nous lorsque vous aurez quitté votre corps ?

Chacun pourra-t-il vous voir dans les mondes intérieurs après la mort ?

Beaucoup de personnes ayant rencontré la mort de près rapportent souvent une expérience similaire, où elles se sont trouvées en face d’un être lumineux ou d’une lumière qui leur donne un message. Qui sont ces êtres ?

Une de mes amies, une dame qui était très spirituelle, vient tout juste de disparaître. Ses amis viendront-ils l’accueillir dans un Paradis merveilleux ?

L’âme peut-elle vivre certaines expériences au sein du monde où elle se rend après avoir quitté le corps ?

Vous dites qu’après avoir quitté le corps à la suite de la mort, l’âme pénètre dans la sphère vitale. Qu’est-ce que la sphère vitale ?

À quoi ressemble le monde vital ?

L’enfer est-il réellement un lieu précis dans les mondes vitaux, ou bien est-ce un état de conscience ?

L’âme d’une personne emportée par une mort violente souffre-t-elle comme celle d’un suicidé ?

Un prisonnier politique qui se suicide pour échapper à d’insupportables souffrances subit-il la même punition qu’une personne qui met fin à ses jours pour échapper à sa vie misérable ?

L’âme d’une personne qui s’impose la mort par hara-kiri, une forme de suicide considérée comme honorable au Japon, souffrira-t-elle ?

Lorsqu’une personne meurt en faisant une tentative désespérée pour sauver la vie de quelqu’un, est-ce semblable à un suicide ?

Quelqu’un dont l’âme était en enfer peut-il aller au Ciel ?

Quel est le propos de la réincarnation ?

Vous avez dit que nous évoluions et progressions tous, mais quand ce processus a-t-il commencé ? Y a-t-il eu un commencement ?

Pourquoi allons-nous de la lumière à l’obscurité en venant au monde ?

Comment le Suprême s’incarne-t-il sur terre ? Utilise-t-Il l’évolution ou autre chose ?

Y a-t-il une évolution particulière pour les âmes avancées ?

Une personne doit-elle évoluer dans chaque incarnation ?

Votre philosophie affirme que l’âme ne cesse jamais d’accomplir des progrès. Mais comment conciliez-vous cette idée avec le fait que lorsqu’une personne se suicide, son âme chute ?

Avez-vous le pouvoir divin de diminuer le nombre de nos incarnations futures ?

Cette incarnation peut-elle être ma dernière incarnation ? Je suis passé par tant de souffrances que je ne souhaite plus revenir sur terre.

Si je dois revenir dans une nouvelle incarnation, qui prendra soin de mon âme ? Si vous-même ne revenez pas en ce monde, nommerez-vous quelqu’un d’autre pour prendre soin de moi ?

Est-il possible pour un individu de connaître ses incarnations passées en détail ?

Est-ce que toutes les âmes ont des centaines ou des milliers d’incarnations avant la réalisation ?

Comment le fait de donner son corps à la médecine nous affecte-t-il spirituellement ?

Le monde dans son ensemble deviendra-t-il un jour un endroit meilleur, par l’effet de l’évolution inhérente au processus de la réincarnation ?

Comment un maître spirituel tel que vous peut-il convaincre ceux qui ne croient pas en la réincarnation qu’elle existe vraiment ?

Est-ce qu’une personne qui atteint le Nirvana après avoir mené une bonne vie, ne se réincarne forcément plus ?

L’âme peut-elle se réincarner dans d’autres mondes après la mort ?

Est-ce l’âme qui décide ce qu’elle va faire sur terre ?

Dans le futur, les gens devront-ils toujours aspirer comme nous ? Ou n’auront-ils plus à renaître sur terre ?

Combien de temps devrons-nous encore nous réincarner ?

Est-ce que ce sont les mêmes âmes qui continuent à se réincarner ?

L’âme a-t-elle le même aspect au cours de ses différentes incarnations ?

Une belle âme choisit-elle toujours un bel être extérieur ?

L’âme a-t-elle toujours besoin de parents physiques pour s’incarner ?

J’ai lu que lorsque l’âme s’incarnait en ce monde, c’est comme si elle entrait sur un champ de bataille. Est-ce vrai ?

Lorsque l’âme s’incarne dans un corps nouveau, qu’advient-il du cœur spirituel ? Passe-t-il lui aussi, comme l’âme, d’une vie à une autre ?

Lorsque l’âme revient sur terre, est-ce qu’elle reprend le même vital qu’à sa dernière incarnation ?

Tout le monde a-t-il forcément un vital et un mental qui ont déjà été utilisés ? Quelqu’un a-t-il déjà utilisé mon vital ou mon cœur ?

Pourquoi l’âme choisit-elle un mental plein de doute et un vital agressif ?

Est-ce que l’âme pourrait essayer de prendre un mental plus illuminé ?

Qu’arrive-t-il lorsque le mental fait des progrès ?

Est-ce que le mental oublie les détails de ses expériences terrestres ?

Que font les êtres mentaux dans le monde mental ?

Lorsqu’une âme choisit un mental ou un vital, sait-elle d’avance quel genre de vie elle va avoir ?

Arrive-t-il que l’âme d’un enfant qui s’incarne au sein d’une famille soit moins évoluée que celle de ses parents ?

L’âme a-t-elle la possibilité de choisir l’environnement qui sera le sien et le corps qu’elle adoptera lorsqu’elle se réincarnera ?

Vous disiez que l’âme choisissait la famille dans laquelle elle allait naître. Que se passe-t-il lorsqu’elle choisit une mauvaise famille ?

Les membres de la famille d’une personne ont-ils une relation avec ceux de la famille qu’elle avait dans une incarnation passée ?

Certains de vos disciples se sont-ils connus dans des incarnations passées ?

Quelle est la relation de l’âme individuelle avec l’âme du pays où elle est née ?

À quel moment l’âme entre-t-elle dans le corps ?

Que fait l’âme avant la naissance ?

L’âme est-elle sûre de trouver sa véritable mission à chaque nouvelle incarnation sur terre ?

L’importance des progrès de l’âme dans une incarnation est-elle prédestinée ?

Pourriez-vous m’aider à quitter mon corps aussi vite que possible et à me réincarner dans un lieu d’altitude où il fait très froid, avec beaucoup de brouillard et de neige ?

Les souffrances sont-elles le résultat d’un mauvais karma récolté lors de nos précédentes incarnations ou de celle-ci ?

Pouvez-vous, s’il vous plaît, nous expliquer comment la loi du karma nous affecte dans notre vie présente et dans nos vies futures ?

Comment puis-je me débarrasser d’un mauvais karma ?

Si un disciple ne réalise pas Dieu pendant que son Guru est physiquement présent, comment celui-ci pourra-t-il l’aider lors de sa prochaine incarnation, s’il n’y a alors aucun Guru vivant à travers qui il pourrait agir ?

De quelle manière garderez-vous le contact avec nous lorsque vous aurez quitté le corps ?

Dans le cas d’une personne spirituelle, sa prochaine incarnation sera-t-elle différente de celle d’une personne ordinaire ?

Vous venez de dire que chaque incarnation était une étape vers la réalisation de Dieu. Cela signifie-t-il qu’il est impossible d’atteindre Dieu en cette vie ?

À la mort d’un aspirant spirituel, ses responsabilités et son travail cessent-ils entièrement dans la période allant de sa mort à sa renaissance ? Ou bien peut-il travailler consciemment, poursuivre d’une manière ou d’une autre le travail qu’il a entrepris, avant de revenir sur la terre ?

Retrouverons-nous le même niveau d’aspiration dans notre prochaine incarnation ?

La durée de la période où l’âme demeure dans le monde de l’âme entre deux incarnations est-elle déterminée par l’aspiration de la personne lors de sa vie passée ? Une âme élevée s’incarnera-t-elle plus vite ?

Si une personne est douée dans un domaine particulier, cela signifie-t-il que ce potentiel a été donné originellement à son âme, ou plutôt qu’elle s’est efforcée de l’acquérir depuis de nombreuses vies, et y est enfin parvenue ?

Les capacités physiques que nous possédons ont-elles un rapport avec nos accomplissements dans nos incarnations passées ?

D’après le principe de la réincarnation, notre prochaine vie devrait être un reflet et une extension de cette vie présente. Pouvez-vous expliquer cela ?

Mon cousin et moi méditons parfois en nous regardant dans les yeux. Il nous arrive ainsi de voir le visage de l’autre changer, et même nos cheveux prendre une teinte différente. Je me suis demandé ce que cela signifiait.

Cela aide-t-il de savoir quel type d’animal, ou quel genre de personne l’on a été dans ses incarnations passées ?

Un aspirant très avancé qui cultive la capacité de voir ses incarnations passées, verra-t-il nécessairement ses progrès retardés ? En d’autres termes, est-il toujours dangereux de découvrir que l’on a été un voleur — ou autre chose — dans le passé ?

Un homme qui meurt après avoir prodigué beaucoup d’affection et de compassion à un chien ou à un autre animal se réincarnera-t-il en animal ? On raconte en Inde l’histoire suivante : alors qu’un grand sage méditait dans les bois, un agneau fut blessé. Le sage prit soin de l’animal, et lui voua une telle affection qu’il finit par se réincarner lui-même en agneau.

Une âme s’étant déjà incarnée en un être humain peut-elle revenir sur terre sous une forme animale ?