Problèmes, problèmes, qui dit problèmes? volume 2

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Première partie — L’insécurité

Question: Comment nous débarrasser de notre embarras et de notre inquiétude face à ce que les autres pensent de nous ?

Sri Chinmoy: Pourquoi penser aux autres ou vous demander ce qu’ils pensent de vous ? S’ils pensent que vous êtes personne la pire au monde, quel tort cela vous fera-t-il ? Et s’ils pensent que vous êtes la meilleure, votre réalisation sera-t-elle plus proche ? Laissez le monde entier penser du mal de vous ; votre réalisation de Dieu n’en sera pas retardée ; votre réalisation ne dépend que de votre propre aspiration.

Rappelez-vous que tout le temps que vous perdez à penser à ce que les autres font ou à ce qu’ils pensent de vous pourrait être employé à votre propre découverte de soi. Dites-vous également que lorsque vous pensez aux autres, je ne suis plus votre Guru. Si vous pensez aux autres par doute, peur, jalousie ou insécurité, ou pour toute autre raison négative, imaginez à ce moment que vous avez changé de Guru ; quelqu’un d’autre est devenu votre Guru.

Nous pensons que l’appréciation des autres peut nous inspirer et nous permettre d’avancer plus vite. Mais lorsque nous recevons des compliments, cela fait souvent ressortir notre fierté et notre ego. En nous portant aux nues, nos admirateurs nous donnent inconsciemment en pâture à deux formidables ennemis : notre fierté et notre ego. Il peut nous falloir des années pour conquérir cet ego et cette fierté.

Lorsque les autres nous admirent, nous devons être extrêmement prudents et rester détachés. Lorsque nous avons fait quelque chose de bien, nous devons immédiatement ressentir que ce n’est pas nous, mais le Suprême en nous qui l’a fait. Le Suprême mérite toujours les compliments. Chaque fois que nous faisons quelque chose d’extraordinaire, ressentons immédiatement : « Je ne suis qu’un instrument. C’est le Suprême en moi qui l’a fait et je Lui en donne tout le crédit et toute la responsabilité. »

Lorsque les autres disent du mal de nous, cela ne doit pas nous faire perdre toute notre inspiration et notre aspiration et permettre à la dépression d’entrer en nous. À ce moment aussi, ressentons que nous ne sommes que des instruments. Essayons toujours de séparer nos actions de leurs résultats. Acceptons l’expérience sans la revendiquer comme nôtre. En nous identifiant aux fruits de l’action, l’ego ou la frustration viennent immédiatement en avant.

À la fin de notre vie, lorsque nous nous tiendrons devant Dieu, Il nous posera des questions. À ce moment-là, nous devrons répondre nous-mêmes. Ce ne sont pas les autres qui répondront à notre place.

La meilleure chose à faire est de toujours penser à Dieu et de ressentir qu’Il pense à nous. Imaginez que vous êtes devant un miroir. Regardez-vous et voyez ce qu’il y a en vous. Regardez-vous dans un miroir et vous verrez immédiatement la différence entre la vie que vous avez laissée derrière vous et la vie que vous vivez maintenant, entre la façon dont vous avez passé la matinée et la façon dont vous allez passer la soirée. Ce sentiment que vous avez de vous-même provient directement de Dieu. À ce moment, laissez le Suprême vous juger ; laissez-Le penser à vous.

Si vous pensez toujours à Dieu, Dieu pensera à vous et vous appréciera. Dans la vie extérieure, lorsque deux personnes s’aiment, elles pensent toujours l’une à l’autre et à ce qu’elles pensent l’une de l’autre. Dans la vie spirituelle également, ne chérissez que deux pensées : ce que Dieu pense de vous et ce que vous pensez de Lui. Vous n’aurez alors plus le temps de penser aux autres ou de vous inquiéter de ce qu’ils pensent de vous.

Question: Comment puis-je apprendre à m’accepter et à accepter le monde ?

Sri Chinmoy: Le Seigneur, qui est tout-Amour, toute-Miséricorde, toute-Compassion, tout-Pouvoir et toute-Protection, vous a accepté et vous utilise comme Son instrument choisi. L’Infini a accepté le fini et l’Infini désire s’exprimer à travers le fini. De quelle meilleure raison avez-vous besoin pour vous accepter ? L’Infini vous a accepté pour s’exprimer à travers vous, alors acceptez-vous avec la plus profonde joie et la plus profonde fierté.

Comment pouvez-vous accepter le monde ? Tant que vous voyez le monde comme extérieur à vous, il ne pourra jamais vous appartenir. Ce monde ne peut vous appartenir que si vous le voyez en vous-même. Lorsque vous verrez le monde en vous, vous l’accepterez automatiquement comme votre propre bien. Mais si vous voyez le monde comme extérieur à vous, soit le monde vous possédera, soit vous ressentirez un gouffre béant entre vous et le monde.

Comment pouvez-vous accepter le monde ? vous pourrez accepter le monde en changeant votre attitude envers lui. Ne croyez pas que le monde court à sa perte, que la perfection ne lui appartiendra jamais. Ce monde porte le Message de Dieu. Ce monde est voué à manifester le Royaume des Cieux. Ce monde est le terrain de jeux choisi de Dieu et Il S’accomplira ici ; Il Se manifestera ici.

Lorsque vous amenez le monde extérieur en vous, n’attendez rien de lui. Ne pensez pas que le monde fera de grandes et belles choses pour vous. Si vous voulez attendre quelque chose en retour, attendez-le du Suprême dans le monde, mais n’attendez rien directement du monde. Votre attente ne doit reposer que dans le Suprême.

Acceptez le Suprême en l’homme et voyez en lui plus de perfection que d’imperfection. Essayez de voir en lui davantage de vérité que de fausseté. Voyez ses bons côtés, ses côtés positifs, ses côtés brillants. Chaque individu représente le monde. Lorsque vous essayez d’amener le monde en vous, ne le considérez pas avec ses imperfections, ses servitudes, ses limites et sa mort, mais comme empli de possibilités infinies pour le Suprême et pour vous-même.

Deuxième partie — La méditation

Question: Lorsque je médite, je commence avec une très bonne méditation, puis je la perds. Comment puis-je maintenir une bonne méditation tout le temps ?

Sri Chinmoy: Cela arrive à tous les chercheurs. Vous pouvez méditer extrêmement bien pendant dix minutes et atteindre un niveau très élevé, mais vous ne pouvez maintenir ce niveau et vous revenez à une conscience ordinaire. Il existe différentes façons de regagner et de conserver cette hauteur. Pour réaliser une course, vous devez commencer au début. Au bout de dix minutes de méditation, si vous avez l’impression de ne pas pouvoir aller plus loin, relaxez-vous pendant deux ou trois minutes et respirez profondément ; puis prenez un nouveau départ. Repensez à l’ardeur, à l’enthousiasme et à la joie que vous aviez avant d’entrer dans la salle de méditation. Oubliez tout ce que vous venez de recevoir dans la méditation ; cette fois-ci, méditez pendant quinze minutes. Si vous rencontrez à nouveau le même problème, refaites un nouveau départ. Vous avez commencé par méditer dix minutes, puis quinze minutes, et la troisième fois, vous méditerez peut-être bien pendant une demi-heure. Dites-vous à chaque fois que la première course était inutile parce que vous ne l’avez pas terminée, et prenez un nouveau départ. La deuxième fois, vous irez un peu plus loin et la troisième fois encore plus loin. Avec chaque nouvel effort, vous développerez votre capacité intérieure et gagnerez de la force. Après quelques mois ou quelques années, vous serez capable de bien méditer du début à la fin.

Il existe une autre manière de maintenir votre niveau, c’est par votre identification à moi. Ressentez que je suis un bateau et que vous êtes venu avec votre billet : la régularité et l’aspiration. Sautez dans le bateau. Vous pourrez chanter, danser ou dormir. Vous avez joué votre rôle en entrant dans le bateau et à présent vous n’avez plus qu’à y rester, le bateau vous transportera. Entrez dans mon cœur, mon cœur divin. Entrez et identifiez-vous à moi. Si vous pouvez vous identifier à moi pendant deux heures, vous pourrez goûtez à votre méditation la plus profonde. Ma méditation la plus basse étant plus élevée que votre méditation la plus haute, si vous entrez dans ma conscience, ma méditation vous emmènera haut, plus haut, au plus haut. Je n’échouerai jamais dans ma méditation. Pendant deux heures, il n’y a pas de pause. Votre méditation peut s’élever puis retomber, et lorsqu’elle retombe, vous vous sentez complètement à plat. Mais en vous identifiant à moi, vous vous élèverez avec moi et ne retomberez jamais. De cette manière, vous pourrez maintenir votre méditation la plus élevée.

Question: On m’a donné un mantra et je l’utilise dans ma méditation depuis un certain nombre d’années. Maintenant que je suis devenu votre disciple, j’essaye de le mettre de côté mais j’éprouve des difficultés. Que suggérez-vous ?

Sri Chinmoy: Ce n’est pas parce que vous êtes devenu mon disciple que vous devez abandonner votre mantra, tant qu’il n’interfère pas avec votre vie spirituelle actuelle. Considérez-le comme un cours d’introduction. Quel que soit votre mantra, il incarne le Suprême, et nous sommes tous des manifestations du Suprême. Vous avez un mantra, mais vous réalisez maintenant que pour atteindre le plus haut, d’autres choses vous sont nécessaires, et c’est pour cela que vous êtes venu à moi. Mais si vous avez reçu votre mantra d’un Maître spirituel authentique, vous pouvez réaliser Dieu uniquement en répétant ce mantra avec ferveur et sincérité. En Inde, beaucoup de gens ont réalisé Dieu en répétant un mantra comme « Rama » ou « Krishna ». Mais ils n’ont pas trouvé ce mantra dans un livre ou par un ami. Lorsqu’un véritable Maître donne un mantra, à ce moment, le pouvoir de son âme entre dans le disciple. Le pouvoir de l’âme est comme une graine que le disciple doit arroser de son aspiration consciente et constante. Si le disciple peut arroser la graine, elle germera et deviendra une pousse, puis un arbre immense. Mais si le disciple n’a pas cette qualité de foi, il aura probablement besoin de plus qu’un mantra de son Maître.

Parfois, un aspirant ne se contente pas de ne manger qu’une seule sorte de nourriture ; il a besoin d’une nourriture variée, sans quoi il a l’impression que son repas est incomplet. De la même manière, dans votre vie spirituelle, vous aurez peut-être envie d’autres choses que votre mantra ; mais vous devrez savoir si le mantra provient d’un vrai Maître spirituel ou simplement d’un enseignant ordinaire ou d’un livre. Dans tous les cas, si le mantra que vous avez n’interfère pas avec votre vie spirituelle, je serai la dernière personne à vous demander de l’abandonner. Mais si vous avez l’impression qu’il interfère et que vous n’arrivez pas à vous en débarrasser, alors je dirais que l’abandonner n’est qu’une affaire de temps.

J’ai plusieurs disciples qui ont été initié auparavant par d’autres Maîtres spirituels et certains ont eu les mêmes difficultés que celles que vous avez. Pour finir, ils ont abandonné leur mantra parce qu’ils ressentaient qu’il les gênait dans leur méditation la plus profonde et la plus élevée. Mais si vous ressentez qu’au contraire, il ajoute à votre aspiration et vous offre de l’inspiration, répétez ce mantra au début de votre méditation. Il m’arrive de conseiller à mes disciples de pratiquer du Hatha-Yoga pendant dix ou quinze minutes avant d’entrer dans une méditation profonde. Vous pouvez donc aussi bien répéter votre mantra. Après tout, chaque mantra est une manifestation du Seigneur Suprême. Voyez si cela est compatible avec votre voie spirituelle actuelle et si oui, alors je vous en prie, continuez.

Question: Lorsque je médite, j’ai des moments de doute. Lorsque je veux m’arrêter de méditer, je ressens de la douleur. Quel est le problème ?

Sri Chinmoy: Lorsque vous méditez, je vous en prie, n’ayez pas d’idées préconçues de douleur ou de joie. N’agissez pas comme un mendiant. Ressentez que vous faites ce qu’il faut lorsque vous méditez, et lorsque vous devez sortir de votre méditation, ressentez que c’est le bon moment de terminer votre méditation. Lorsque vous allez haut, plus haut, le plus haut, il n’y a aucune raison de douter de vous-même. Quand vous grimpez à un arbre, vous savez que vous grimpez, et vous ne doutez pas de votre action. De même, lorsque vous sortez de votre méditation, il n’y a pas de raison d’être désolé. Si vous voulez rester au sommet de l’arbre et manger des mangues autant que le cœur vous en dit, sans redescendre les distribuer à l’humanité, à vos frères et sœurs affamés, vous commettez une erreur. Ne soyez pas avare avec les fruits de votre méditation.

Question: Maître, il me semble que je ne pourrai jamais assez partager.

Sri Chinmoy: Pour l’instant, vous n’avez pas tant que ça à partager. Votre Pilote Intérieur est satisfait de votre ascension et de votre distribution. C’est une forme d’ego de votre part d’être insatisfait de ce que vous pouvez donner. Si vous donnez selon votre capacité, Dieu est satisfait. Si vous donnez dix centimes à votre enfant, vous n’attendez pas de lui qu’il donne un dollar à quelqu’un d’autre. Dieu connaît la quantité de Paix, de Lumière et de Béatitude qu’Il vous a donnée. Si vous distribuez déjà tout cela, Il vous donnera sans aucun doute davantage la prochaine fois. Vous ne manquerez jamais de rien. La somme de ce que vous recevez et de ce que vous donnez ne satisfait peut-être pas votre mental, mais Dieu voit votre capacité et combien votre réceptacle peut contenir. Au fur et à mesure que votre réceptacle s’agrandit, Il peut déverser en vous davantage de Paix et de Lumière. Vous serez alors capable d’offrir davantage aux autres.

Question: Pourquoi, lorsque je m’assieds pour méditer, il est parfois spontanément très facile d’entrer en méditation, mais que d’autres fois, c’est tellement difficile ?

Sri Chinmoy: Dans la vie extérieure, vous ne pouvez pas manger la nourriture la plus délicieuse chaque jour. Dans la vie spirituelle également, surtout au début, il est presque impossible de bien méditer chaque jour. Même les chercheurs avancés traversent parfois des périodes de désert dans leur vie spirituelle. Certains Maîtres spirituels ont même expérimenté cela juste avant leur réalisation. Si les maîtres spirituels ont expérimenté cela, c’est d’autant plus normal pour des débutants dans la vie spirituelle.

La nourriture physique est nécessaire, mais pour un aspirant, la nourriture spirituelle est plus importante. Pourquoi ne pouvons-nous pas bien méditer chaque jour ? C’est parce que tôt chaque matin, nous ne renouvelons pas notre amour, notre dévotion et notre soumission au Suprême en notre Guru. Nous mangeons chaque jour de la nourriture spirituelle, mais en mangeant, il arrive souvent que nous n’offrions pas même une seconde de notre gratitude la plus profonde au Pilote Intérieur. Nous n’offrons de gratitude que lorsque nous avons le sentiment de recevoir quelque chose d’extrêmement significatif. Mais n’oublions pas ce secret divin : le seul acte de prier, de méditer ou de se concentrer est un signe de la Grâce divine. Tôt le matin, avant de commencer notre méditation, nous pouvons offrir notre gratitude sous forme d’amour, de dévotion et de soumission au Guru, le Suprême, le Pilote Intérieur, parce qu’Il nous donne l’aspiration pour méditer. L’aspiration doit venir en premier et lorsque nous offrons notre gratitude pour l’aspiration que nous avons déjà reçue, le résultat que nous obtenons est l’aspiration. Nous devons renouveler chaque jour notre amour, notre dévotion et notre soumission. Nous n’aurons alors plus jamais à souffrir d’une méditation passable et finalement le jour viendra où nous serons capable de méditer spontanément n’importe quand. Dans quelques années, nous serons un avec la conscience de la méditation. À ce moment-là, la conscience même de la méditation sera satisfaite de nous et prendra soin de notre vie intérieure et de notre vie extérieure.

Question: Lorsque j’ai une méditation élevée, je suis agité et je ressens de la chaleur dans ma tête, et puis, le soir, je n’arrive pas à m’endormir.

Sri Chinmoy: Le premier fruit d’une méditation élevée ne doit pas être de la chaleur dans votre tête. Rien ne doit vous affecter. Si vous avez une bonne méditation, une méditation élevée, l’agitation est vouée à disparaître et la paix à s’installer. Bien qu’il s’agisse d’une paix dynamique, elle ne vous fera jamais ressentir d’agitation, ni ne vous empêchera de dormir. En fait, en Inde, nous conseillons aux gens de méditer avant d’aller au lit car la méditation elle-même vous aidera à entrer dans un monde très paisible.

En fait, quand vous méditez, vous faites descendre une force spirituelle au-delà de votre capacité. Vous forcez, ce qui est très mauvais. Vous essayez d’exercer un effort dynamique qui, en fait, devient un mouvement agressif.

Question: Parfois, lorsque j’entre en méditation, je ressens de la paix et de la lumière tout autour de moi. Mais tout d’un coup, si quelqu’un m’appelle de la cuisine ou d’ailleurs et que je dois cesser ma méditation, je suis frustré.

Sri Chinmoy: Si quelqu’un vous appelle durant votre méditation, ne soyez pas fâché. Ressentez que l’expérience que vous avez eue quelques instants plus tôt était des plus sublimes. Ensuite, si vous pouvez offrir cette paix, cet amour ou cette lumière à la personne qui vous a appelé ou distrait, vous verrez l’expansion de la lumière que vous avez reçue au lieu de la frustration. Vous ressentirez alors davantage de joie grâce à l’expansion de votre accomplissement.

Ce qui se passe, c’est que vous séparez votre vie de méditation du monde de la réalité. Au lieu de cela, essayez de ressentir que le flot de votre méditation se trouve dans la nouvelle situation qui est la cause de votre dérangement. En élargissant votre méditation de cette manière, vous la verrez dans la situation également. La méditation se trouve non seulement dans le silence, mais aussi dans l’agitation de la vie. Vous verrez que vous pouvez également y être heureux.

Les erreurs

Question: Comment tirer les meilleures leçons des erreurs que nous faisons dans notre vie quotidienne ?

Sri Chinmoy: Qu’est-ce qu’une erreur après tout ? L’idée même d’une erreur comme quelque chose de honteux ou qu’on doit taire crée une mauvaise vibration dans le cosmos. Si nous pensons qu’une erreur doit être inévitablement suivie d’une punition, nous avons complètement tort. Considérons d’abord nos erreurs comme des échecs. Qu’est-ce qu’un échec ? Les échecs sont les piliers du succès. Les échecs sont des expériences que Dieu vit en nous. Dieu s’expérimente en et à travers nous, et Il nous conduit vers le But ultime qui est la parfaite Perfection. Ensuite, considérons les erreurs comme des demi-vérités. Si nous considérons une erreur comme quelque chose d’abominable ou d’impardonnable, l’erreur ne peut jamais être corrigée et transformée en vérité.

Lorsque nous confessons une erreur, que faisons-nous en fait ? Nous nous identifions immédiatement à notre partie la plus vaste, la partie qui couvre tout, embrasse tout et inclut le monde et l’humanité entière. À ce moment-là, nous pouvons ressentir que notre soi-disant erreur n’est pas une erreur ; c’est une imperfection ; c’est un jeu d’imperfections que nous avons joué inconsciemment et sans faire exprès. Dès que nous avons assez de courage pour confesser notre erreur, la Protection solide de Dieu accourt vers nous. Sa Protection nous abrite. Sa Protection devient immédiatement notre refuge. Mais que faisons-nous en général ? Nous nous séparons de l’erreur comme si c’était quelque chose de sale, de laid et d’indécent. Essayons plutôt de prendre chaque erreur comme un morceau d’argile qui peut être façonné et moulé en quelque chose d’utile. Plus tard, après avoir acquis suffisamment de sagesse, nous pourrons en faire un bon usage.

Au lieu de les considérer comme des malédictions, considérons nos erreurs comme des bénédictions. Bien sûr, nous ne commettrons pas pour autant des erreurs consciemment ou délibérément. Mais si une erreur se produit au niveau de notre nature intérieure, dans notre nature vitale, dans notre nature physique ou dans notre mental physique, soyons immédiatement prêts à la confesser. Notre libération immédiate réside dans notre confession libre et humble. Sinon, nous serons tout simplement écrasé par la montagne de nos erreurs.

La nervosité

Question: Lorsque vous nous demandez de venir méditer en face des autres disciples, je deviens très nerveux et je n’arrive pas à méditer.

Sri Chinmoy: Vous avez ressenti que ma conscience avait atteint le Plus Haut, et c’est pourquoi vous êtes venu chercher ma guidance spirituelle. J’ai abandonné toute ma nervosité durant ma jeunesse, lorsque j’étais champion d’athlétisme. À présent, si vous entrez en moi, vous ne trouverez que Paix, Lumière et Béatitude en quantité infinie. Aucune nervosité ne peut se trouver là où règnent ces qualités. Lorsque je vous demande de venir méditer, essayez simplement de vous identifier à moi. Identification ne signifie pas imitation ; loin de là. Je ne veux pas que votre vie soit une copie conforme de la mienne. Vous aspirez au Plus Haut. Si vous considérez votre sentiment intérieur comme quelque chose de réel, jetez-vous simplement corps et âme en moi, dans ma conscience. Vous n’y trouverez aucune nervosité ou timidité, parce que l’assurance et le flot de la réalité règnent dans ma conscience.

Troisième partie — L’absence de progrès

Question: Que conseillez-vous à un chercheur qui ressent qu’il ne fait pas de progrès ?

Sri Chinmoy: Si le chercheur a un Maître, qu’il aille consulter son Maître, qui est son médecin spirituel. Si vous êtes malade, vous allez voir votre docteur. Il vous connaît, car il vous a traité plusieurs fois. Il connaît tous les symptômes de votre maladie et il vous connaît beaucoup mieux que les autres docteurs qui ne vous ont pas soigné. La meilleure chose à faire est donc de demander à votre professeur.

Si vous n’avez pas de professeur, et que vous n’en voulez pas, si vous voulez faire des progrès tout seul, je dirais que vos progrès seront très lents. Si vous priez Dieu tout seul, je ne dis pas que vous ne Le réaliserez pas ; la première personne sur terre qui a réalisé Dieu n’avait pas un être humain comme Guru. Mais si cela avait été le cas, il aurait réalisé Dieu beaucoup plus tôt. Alors soyez raisonnable ; vous avez besoin de sagesse intérieure et il n’y a aucun mal à accepter l’aide de quelqu’un qui la possède.

Un Maître spirituel authentique ne revendiquera jamais de monopole sur l’illumination. Il dira toujours que chaque chercheur possède un trésor tout au fond de lui. La clef de ce trésor est dans son cœur, mais malheureusement elle a été égarée. Le Maître montre au disciple où est cachée la clef et comment déverrouiller son trésor intérieur. Une fois qu’il a trouvé la clef, l’aspirant découvre facilement le trésor en lui. À qui appartient ce trésor ? Au disciple. Le Maître n’a absolument aucun droit sur lui. Lorsque j’ai perdu quelque chose et que quelqu’un vient me dire qu’il peut m’aider à le retrouver, si je suis sage, j’accepterai immédiatement son aide. Une fois que je l’aurai retrouvé, je le revendiquerai comme mon bien propre, et si je suis divin, je lui offrirai ma gratitude.

Apprenons la différence entre un maître d’école et un maître spirituel. Le maître d’école donne des notes. Si vous réussissez bien vos études, il vous fait passer ; sinon il vous fait redoubler. Il vous fait passer ou vous recale selon votre mérite. Mais un maître spirituel agit différemment, il est semblable à un précepteur. Il vous enseigne avec attention, avec amour et personnellement, afin que vous soyez capable de réussir l’examen et de quitter l’école de l’ignorance. Il ne vous donne pas de notes ; il vous enseigne simplement avec la plus grande sollicitude afin que vous puissiez réussir votre examen.

Si vous avez un Maître, allez consulter votre Maître, car il est absolument la personne qu’il faut pour vous aider à progresser spirituellement. Si vous n’avez pas de Maître, alors choisissez-en un en qui vous pouvez avoir une foi implicite. Si vous dites que vous n’en voulez pas, je vous conseille de fréquenter les disciples de différents Maîtres. Si vous ne suivez pas leur voie, cela n’est pas un problème, vous recevrez de l’aide, même si ce n’est pas une aide abondante ou infinie. Mais si vous voulez faire un peu plus de progrès, vous pouvez fréquenter des aspirants spirituels sincères, peu importe à quelle voie ils appartiennent. Leur aspiration vous inspirera et allumera la flamme d’aspiration en vous.

Question: J’ai parfois l’impression, non seulement de ne pas faire de progrès dans ma vie spirituelle, mais en fait, de marcher à reculons.

Sri Chinmoy: Malheureusement, il y a des personnes qui courent un peu et puis se fatiguent. En fait, ils arrivent à un tel état de fatigue qu’ils permettent à l’ignorance de les tirer en arrière. Une fois que vous avez commencé à courir dans la voie spirituelle, si vous êtes fatigués et que vous abandonnez la vie spirituelle, vous ne pouvez pas rester au même endroit. Les forces de l’ignorance vous attaqueront sans merci et vous attireront dans l’océan d’ignorance. Mais le chemin de l’évolution de l’âme est à sens unique. Les progrès que vous avez faits au cours de votre vie d’aspiration ne seront pas perdus. L’ignorance du monde physique et du monde vital voile l’âme à tel point qu’elle trouve extrêmement difficile de se débarrasser de son lourd fardeau d’obscurité et d’ignorance. L’âme se recouvre d’un voile épais d’ignorance, mais une fois que ce voile est écarté, toute la sagesse de l’âme gagnée dans sa courte vie d’aspiration revient en avant. L’âme garde toujours la quintessence de ses expériences de progrès passés. Dans le processus de l’évolution intérieure, l’âme transporte avec elle le mental, le vital et le corps vers un état de conscience plus illuminant et plus comblant. En de rares occasions, les âmes humaines reprennent une incarnation animale, mais cela arrive très rarement et en général, seulement après la première ou la seconde incarnation, lorsque le vital non divin et non développé veut continuer à goûter au monde des passions. Pendant quelques mois, l’âme humaine peut retourner dans le royaume animal avant de revenir de manière permanente dans le royaume humain, mais nous ne sommes pas à ce niveau animal inférieur.

Vous avez la capacité de courir. Vous n’êtes pas obligé de ramper ; vous n’êtes pas obligé de trébucher ; vous n’êtes pas obligé de marcher. Ce dont vous avez besoin, c’est d’obéissance. Si vous avez l’obéissance, tout vous est possible, absolument tout. Mais pratiquement tout le monde manque d’obéissance intérieure. Notre voie est la voie de l’amour, de la dévotion et de la soumission. Malheureusement, avant que l’amour ne puisse grandir, l’obéissance est nécessaire et cette obéissance doit être basée sur la foi intérieure. Autrement, pourquoi devriez-vous m’obéir, à moi plutôt qu’à quelqu’un d’autre ? Pourquoi êtes-vous venu à moi ? Parce que vous avez foi en moi. Si vous cultivez cette foi, vous avancerez bientôt vers l’obéissance. Lorsque vous faites ce que je dis, le résultat se manifeste sous forme de succès ou d’échec. Vous devez offrir les deux aux Pieds du Suprême. Mais si vous ne jouez pas votre rôle, le Suprême a alors tous les droits de penser que vous L’avez trompé et déserté. Il ne doit pas être trompé ; Il ne doit pas être déserté. Seule votre désobéissance et votre ignorance vous empêchent d’accomplir votre rôle et de faire les progrès les plus grands.

Question: Depuis que j’ai commencé à méditer, je sens que je suis devenu plus vulnérable aux forces négatives. Comment puis-je me protéger ?

Sri Chinmoy: Cela veut dire que votre manière de méditer n’est pas correcte. Si vous méditez correctement, il est impossible que vous deveniez plus vulnérable aux forces hostiles. Peut-être serez-vous attaqué plus souvent pendant un certain temps, mais une méditation correcte ne peut que renforcer votre être intérieur et augmenter votre lumière intérieure. Si votre méditation est correcte, vous serez capable de conquérir toutes les forces qui vous font obstacle. Mais pour avoir une méditation correcte, vous devez soit apprendre très lentement de l’intérieur, soit recevoir les instructions d’un Maître spirituel.

À ce niveau de votre développement spirituel, si vous essayez de méditer pendant quatre heures, toutes les forces négatives vous attaqueront. Pour méditer pendant un long moment, il faut beaucoup de pouvoir de volonté et de force intérieure. Mais si vous avez vraiment la force intérieure de méditer correctement, vous serez naturellement capable de vaincre toutes les forces qui peuvent vous menacer ou vous effrayer. La vraie méditation fait descendre la paix, la force et la joie. La joie et la paix sont semblables à deux soldats divins qui vont lutter pour vous contre l’ignorance. Si vous méditez correctement, beaucoup de guerriers intérieurs combattront pour vous, et toutes ces forces non divines finiront par être conquises.

L’agitation

Question: J’essaye de méditer depuis des mois, mais j’ai deux problèmes : l’agitation et la dépression.

Sri Chinmoy: L’agitation peut résider dans le mental, le vital, le physique vulgaire et dans une certaine mesure, dans le cœur. Dans votre cas, l’agitation est due à votre mental qui ne s’unit pas consciemment à la lumière de l’âme. L’âme pleure pour offrir la lumière au mental mais le mental la rejette consciemment et délibérément. Le mental physique ne veut pas méditer pour surmonter l’agitation. Vous avez besoin d’un mental illuminé ou bien votre mental doit être consciemment purifié par la lumière de l’âme.

Dans votre cas, vous souffrez de dépression pour deux raisons. D’abord, lorsque vous avez une méditation bonne et profonde, le vital ordinaire, le vital qui implore la satisfaction et les accomplissement extérieurs, sent qu’il va mourir de faim. Le calme que vous recevez dans la méditation est un poison pour le vital agité. Il invite donc la dépression parce qu’il sent que son existence même est menacée. La deuxième raison pour laquelle vous êtes déprimé est que lorsque le cœur apporte le message de l’âme, à savoir votre promesse d’atteindre le But ultime dans cette vie ou dans la prochaine, vous vous permettez de penser que le But est très éloigné de là où vous vous trouvez pour l’instant. Dans un futur très lointain, vous ne voyez que du soleil, mais lorsque vous observez votre situation actuelle, vous la voyez chargée d’obscurité et plongée dans un temps épouvantable et peu clément. Comme vous ne voyez pas de relation entre la possibilité d’un futur doré et la réalité du présent, la dépression s’installe naturellement.

La meilleure chose à faire pour l’instant est de méditer régulièrement, tôt le matin, sans rien attendre de votre méditation. Si vous offrez à un enfant votre amour, votre sollicitude et votre affection, vous n’attendez rien de lui en retour. Essayez de ressentir que votre méditation est pour l’instant comme un enfant. Offrez à cet enfant ce que vous avez —l’amour et la sollicitude consciente—, et n’attendez rien en retour. Alors, au bon moment, lorsque l’enfant grandira, la richesse de la méditation affluera comme une source jaillissante.

L’égoïsme

Question: Je pense que je suis très égoïste. Qu’est-ce en fait que l’égoïsme?

Sri Chinmoy: L’égoïsme est quelque chose qui ne nous permet pas de nous développer. Nous ne pouvons nous développer qu’en entrant dans quelque chose de vraiment vaste. Ce n’est pas en pensant à l’égoïsme ou en sachant ce que c’est que nous pourrons en venir à bout. Pensons à élargir certains aspects de notre conscience. Si, par exemple, nous pensons à la joie, nous verrons qu’elle se répandra car son expansion est dans sa nature même. On ne peut retenir la joie divine ; elle doit s’étendre. Lorsque nous pensons à la lumière, nous ne pouvons pas être attachés, comme nous le sommes à présent, par l’égoïsme qui nous tient, pieds et poings liés. Le plaisir et l’égoïsme sont des pouvoirs destructeurs en nous. Lorsque nous sommes égoïstes et que nous ne voulons pas partager avec les autres, à ce moment-là, nous nous enchaînons. La véritable joie qui provient du cœur ne trouve son accomplissement qu’en s’élargissant, en se répandant et en se partageant. Lorsque vous vous sentez sombrer dans l’égoïsme, essayez s’il vous plaît de trouver en vous quelque chose qui peut être élargi ou étendu. Vous verrez immédiatement que ce sera un sentiment d’unité. Pourquoi êtes-vous égoïste ? Tout simplement parce que vous n’avez pas encore établi votre unité consciente avec quelqu’un. Si vous ressentez votre unité avec quelqu’un, vous serez tout de suite prêt à lui donner tout ce que vous avez.

Pour l’instant, vous faites l’expérience de l’égoïsme envers vos amis et vos proches. Vous êtes assez sincère pour reconnaître que vous êtes égoïste, mais si vous pensez que vos amis et vos proches ne le sont pas, ce n’est pas vrai. Si vous entrez profondément en vous, vous verrez que beaucoup de gens sur terre sont plus égoïstes que vous. Si, par la force de votre aspiration et de votre méditation, vous pouvez ressentir que vos amis et voisins sont tous en vous et que vous êtes en eux, vous aurez alors établi un sentiment d’unité divine. Il ne peut y avoir d’égoïsme dans l’unité. Qui jouera le rôle de l’égoïsme lorsque vous ressentirez que vous, lui et elle êtes tous un ?

Lorsque vous méditez tous les jours, ressentez que vous êtes semblable à un oiseau déployant ses ailes petit à petit. Lorsque vos ailes sont pleinement déployées, vous êtes prêt à vous envoler. Et lorsque, le ciel entier devant vous, vous vous élevez, volant avec vos ailes grandes ouvertes sur le monde entier, alors vous ne pouvez plus être égoïste car le monde vous appartient. Plus vous pouvez étendre votre conscience, plus tôt votre égoïsme disparaîtra. Afin d’étendre vos ailes-conscience, vous n’avez qu’une seule chose à faire : méditer régulièrement, sincèrement et avec dévotion. La méditation est la seule réponse. Vous pouvez lire des centaines de livres avec toute sorte d’idées pour conquérir l’égoïsme, mais vous ne serez jamais capable de le faire par les livres. Vous ne pourrez trouver la manière la plus efficace pour vous qu’à travers la méditation.

Quatrième partie — Le sommeil

Question: Je médite le soir de 22h à 22h30. Je voudrais savoir si c’est bien d’aller se coucher juste après ma méditation ?

Sri Chinmoy: Il n’est pas bon de se coucher juste après une méditation d’une demi-heure. Restez éveillé dix ou quinze minutes pour vous donner le temps d’assimiler consciemment les fruits de votre méditation. Si vous allez vous coucher juste après votre méditation, vous pourrez avoir mal au dos, ou bien votre mental pourra être tendu. Laissez le corps passer lentement, lentement du monde de la méditation au monde du sommeil, et puis allez vous coucher.

Question: Lorsque je médite, je me sens parfois comme vidé de toute énergie et j’entre dans une sorte de sommeil dont il est difficile de sortir.

Sri Chinmoy: Vous vous relaxez trop. Il n’est pas bon d’être tendu lorsque vous méditez, mais ce que vous faites, c’est aller à l’extrémité opposée. Lorsque vous méditez, vous devez faire un effort conscient, ce qui ne veut pas dire un effort agressif. Dans votre cas, lorsque vous méditez, vous goûtez inconsciemment à une sorte de léthargie dans votre être.

Lorsque vous méditez, ressentez, je vous prie, que quelqu’un vous regarde. Cette personne n’est pas un détective. Il regarde simplement avec combien de sincérité et de dévotion vous priez et méditez. Lorsque nous méditons en présence d’un public, nous avons tendance à faire de notre mieux, ou tout au moins à essayer d’offrir toute notre capacité. Mais lorsque nous voyons que personne ne regarde, souvent nous ne faisons que perdre notre temps. Prenez conscience que Dieu vous regarde, vous observe. Ressentez qu’Il vous donne des notes. C’est absolument vrai, Il est très impartial. Peut-être ne Le voyez-vous pas, mais Il vous regarde à chaque seconde. Mais le Suprême, Lui, n’est pas un inspecteur. Il vous donne la note que vous méritez, et puis, comme un précepteur, Il vous dit comment améliorer vos notes.

Question: Lorsque je vais me coucher le soir, je sens une pression pour rester plus longtemps en méditation, et lorsque je m’endors, mes rêves me disent de me lever pour méditer. Si je les ignore, le rêve suivant me montre que mon soi supérieur est très malheureux.

Sri Chinmoy: Quoique disent vos rêves, dans votre cas, vous avez besoin d’un minimum de sept heures de sommeil pour que votre corps et votre mental aient assez de repos. Si vous permettez à vos rêves de vous faire ressentir que lorsque vous dormez, vous gâchez votre précieux temps, alors au moment de méditer, la lumière de votre voix intérieure vous dira que votre santé souffre parce que vous ne prenez pas assez de repos. À ce stade de votre évolution spirituelle, vous avez besoin de sept heures de sommeil. Mais les forces hostiles aiment nous créer des problèmes. Pour elles, quoi que nous fassions, ce n’est jamais bien. Dans ce cas, vous devez être ferme. Vous devez leur dire : « Ce que je fais est ce qui me convient et je ne veux rien entendre d’autre. » Si vous voulez méditer davantage, commencez votre méditation plus tôt, plutôt que de la prolonger et d’écourter le temps de repos qui vous est nécessaire.

Question: Je m’attends toujours à ce que la lumière reste en moi lorsque j’arrête de méditer ; mais ce n’est pas le cas et c’est pourquoi je veux continuer à méditer au lieu d’aller me coucher.

Sri Chinmoy: Ce que vous appelez lumière n’est pas la vraie lumière ; c’est une fausse lumière, c’est votre conception mentale de la lumière. La vraie lumière vous emplit d’énergie dynamique. Elle vous conduit hors de l’ignorance. Si vous receviez vraiment tellement de lumière durant votre méditation, vous seriez rempli d’énergie divine et votre corps n’aurait pas besoin d’autant de sommeil que ce que je peux voir en vous.

Cinquième partie — Les pensées négatives

Question: Vous avez conseillé de penser aux qualités divines des gens plutôt qu’à leurs qualités négatives, mais je n’y arrive pas.

Sri Chinmoy: Je suis extrêmement fier de votre sincérité. Voici quelque chose qui peut vous aider. Si les gens ont de bonnes qualités, ressentez que vous en possédez davantage, mais que pour l’instant, elles ne sont pas encore manifestées ou peut-être pas utilisées par le Suprême. Si vous ne voyez pas de bonnes qualités dans votre vie extérieure, dites-vous que vous les possédez, mais que le temps n’est pas encore venu pour ces qualités de se manifester.

Mais si vous pensez que les mauvaises qualités de quelqu’un d’autre entrent en vous au lieu de leurs bonnes qualités, alors vous pouvez immédiatement utiliser deux armes. L’arme de la compassion vous fait voir leurs mauvaises qualités comme un lourd fardeau sur leurs épaules. Dites-vous : « Je cours au plus vite et j’atteindrai mon but, mais regardez le lourd fardeau que ce pauvre individu porte sur ses épaules ! J’ai pitié de lui. Mais j’ai mon propre but à atteindre, et lorsque le temps viendra, il atteindra son but également. » De cette manière, vous pouvez sympathiser avec lui.

La seconde arme est de penser : « Je n’ai pas de temps à perdre à contempler ses mauvaises qualités. Mon temps est trop précieux. Si je le passe à penser à telle ou telle personne, je suis stupide. En pensant à elles ou en étant jaloux d’elles, je n’atteindrai jamais mon but. Je courrai vers un nouveau but que je me créerai moi-même et qui sera complètement erroné. »

Nous courons au plus vite en ne regardant ni d’un côté, ni de l’autre. Si nous nous laissons distraire en pensant aux personnes à côté ou derrière nous, et non au but lui-même, nous n’atteindrons pas le but. Nous courons vers le but de paix, de lumière et de béatitude. Puisque nous ne pouvons pas obtenir ces qualités de la personne imparfaite à qui nous pensons, à quoi bon perdre notre temps à penser à elle ? Pensez toujours au but et votre problème sera résolu.

Question: Un jour viendra-t-il enfin où les pensées négatives cesseront de venir à notre esprit ?

Sri Chinmoy: Certainement. Ce jour viendra sans aucun doute. En attendant, efforcez-vous de ne pas penser négativement. Ne pensez pas : « Je suis un pécheur de la pire espèce ; je ne pourrai jamais réaliser Dieu. Ma vie intérieure ne sera jamais inondée de Lumière et de Béatitude infinies. » Pensez positivement : « Je suis l’enfant choisi de Dieu. Il fera de moi Sa réplique parfaite. Il proclamera Son Message en moi et à travers moi. Je serai Son instrument choisi, un canal parfait de Dieu. » Grâce à ces pensées positives, vous réussirez bientôt.

Sachons ce que nous voulons. Nous voulons Dieu l’omniscient, l’omnipotent et l’omniprésent. Si nous L’approchons à travers l’amour, la dévotion et la soumission, nous finirons pas devenir un avec Lui de manière positive, convaincante et comblante. Nous pouvons nous faire ressentir consciemment que nous sommes les enfants de Dieu et que nous avons en nous tout ce qu’Il a : Son Trésor infini de Paix, de Béatitude et de Puissance est en nous. Il nous suffit juste de le découvrir. Ces idées positives mettront un terme définitif à nos pensées négatives.

En Inde, il y avait un grand Maître spirituel nommé Sri Ramakrishna qui avait l’habitude de dire : « Si vous dites que vous êtes un voleur et un pécheur, vous resterez toujours un voleur et un pécheur. Mais si vous dites : « J’ai répété le Nom de Dieu, je suis l’enfant de Dieu », alors comment pouvez-vous continuer à mal agir ? » Rien sur terre ni au Ciel ne peut vous retenir si vous avez foi en votre Source. La plus haute aspiration de votre divinité intérieure vous conduira vers le but.

Les pensées positives sont nécessaires à chaque moment de votre existence afin de détruire vos pensées négatives. Puis, lorsque la flamme de l’aspiration s’élèvera haut, plus haut, au plus haut, vous verrez que vous possédez un feu purificateur qui brûlera toutes vos pensées négatives. Essayez dorénavant de vous élever haut et de plonger profondément dans votre être intérieur et de là, faites ressortir votre force de volonté inébranlable. Dès que vous attaquerez vos pensées négatives avec votre volonté intérieure, la volonté de l’âme, toutes les pensées négatives et destructrices pourront facilement être réduites à néant.

Question: Vous avez dit qu’en détestant nos pensées indisciplinées, cela ne nous mènerait nulle part. Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

Sri Chinmoy: Si vous haïssez ces pensées, vous nourrissez leur désir d’attention et d’importance et elles reviendront constamment vous ennuyer. Vous devez, soit les transformer, soit ressentir qu’elles font partie intégrante de votre vie. Si l’ignorance et l’obscurité ne sont pas totalement transformées, elles resteront toujours vos ennemies. Mais en haïssant l’ignorance ou l’obscurité, vous ne pourrez jamais les transformer. Si vous n’avez pas la capacité de les transformer pour l’instant, vous pouvez sauver la situation en ressentant que vous ne leur appartenez pas et qu’elles ne vous appartiennent pas. Si vous haïssez continuellement vos ennemis, ils ne vous laisseront jamais tranquille. Ils viendront constamment vous attaquer.

La haine ne vous fera jamais vous approcher de votre but. Vous devez soit transformer, soit rejeter l’ignorance, l’ennemie. Vous pouvez le faire, si vous essayez !

Question: Lorsque j’essaye de méditer, mon mental n’arrête pas de penser à mes études. Comment puis-je l’en empêcher ?

Sri Chinmoy: Dites-vous que de bonnes méditations vous aideront également dans vos études. Pour l’instant, vos études sont nécessaires, alors ne les séparez pas de votre méditation. Supposez que vous deviez apprendre un petit poème et que vous ayez besoin de vingt minutes. Si vous méditez sur le poème ou sur Dieu pendant deux ou trois minutes, vous serez capable de l’apprendre bien plus rapidement. C’est ainsi qu’une bonne méditation pourra toujours vous aider dans vos études.

La méditation est le remède à tous les maux. La méditation est une aide supplémentaire en toute chose. Vous n’avez pas besoin de méditer pendant deux heures, puis d’étudier pendant cinq minutes. Au contraire, vous pouvez méditer cinq minutes, puis étudier pendant deux heures. Si vous méditez cinq minutes avant d’étudier, la force, le pouvoir, l’intensité de votre méditation vous aideront dans vos études et dans toutes vos activités mentales.

Vous serez capable de faire taire votre mental en ressentant que vous devez faire les premières choses en premier. Dieu vient en premier, et non pas vos livres. Si vous pensez d’abord à Dieu, vous verrez que le Dieu que vous avez invoqué durant votre méditation vous aidera dans vos études. Dieu est partout, mais vous devez toucher Ses Pieds avant Sa Tête. Dans vos études également, touchez d’abord la source, puis grimpez à l’arbre. Dieu est la racine et la source de vos activités. Si vous invoquez Sa Conscience divine ou que vous entrez en Elle avant d’étudier, vous vous apercevrez que vos capacités mentales sont devenues plus élevées.

Sixième partie — Poèmes de la première édition

Qu’ils meurent !

Ô mon doux Seigneur,
Que ma nuit-dépression meure
Au premier instant de sa vie.

Ô Seigneur éternel,
Que mon océan de frustration meure
Au premier instant de sa vie.

Ô Seigneur Bien-Aimé,
Que ma tornade-destruction meure
Au premier instant de sa vie.

Apprenez à fermer la porte

Apprenez à fermer la porte.
La peur ne vous effrayera pas.

Apprenez à fermer la porte.
Le doute ne vous aveuglera pas.

Apprenez à fermer la porte.
La jalousie ne vous étranglera pas.

Apprenez à ouvrir la porte.
Le courage vous embellira.

Apprenez à ouvrir la porte.
La foi vous glorifiera.

Apprenez à ouvrir la porte.
L’unité vous immortalisera.

Un remède pour le doute

Pour le doute de l’homme,
Je crois
Qu’il y a un remède.

Pour le doute de Dieu,
Je ne suis pas sûr
Qu’il y ait un remède.

Pour le doute de soi,
Je suis sûr
Qu’il n’y a pas de remède.

A reculons et voués à l'échec.

Mental, mon mental
Cesse de douter!
A reculons vers ton impureté oubliée...
Ta vie-succès sera vouée
A l'échec.

Vital, mon vital,
Cesse d'étrangler!
A reculons vers l'état animal...
Ta vie-progrès sera vouée
A l'échec.

Corps, mon corps,
Cesse de dormir!
A reculons vers ta vie-pierre...
Tes rêves-vie seront voués
A l'échec.

Leur incapacité

Je ne vole pas avec la peur,
Parce que
La peur meurt en route.

Je ne chante pas avec le doute,
Parce que
Le doute oublie la mélodie.

Je ne danse pas avec l’anxiété,
Parce que
L’anxiété a perdu son charme innocent.

J’ai touché

J’ai touché
La queue de la jalousie.

Elle m’a jeté
Une couronne d’insultes.

J’ai touché
Les yeux du doute.
Ils m’ont offert
Un verre d’eau empoisonnée.

J’ai touché
Le cœur de la peur.

Il m’a présenté
Un océan d’incapacités.

J’ai touché
L’âme de la foi.
Elle m’a offert
La Guirlande de Roses de Dieu.

Regardez !

Mental, mon mental insensé,
Regarde !
L’âge de l’anxiété
Est révolu.

Cœur, mon petit cœur,
Regarde !
L’âge de l’insécurité
Est révolu.

Vital, mon vital aveugle,
Regarde !
L’âge de l’impureté
Est révolu.

Corps, mon pauvre corps,
Regarde !
L’âge de l’infériorité
Est révolu.