IV — LA DISCIPLINE SPIRITUELLE

LA PRATIQUE SPIRITUELLE

Toute méthode de discipline spirituelle devra comporter deux ailes inévitables et inséparables : une patience absolue et une ferme résolution.

Dans son voyage spirituel, un don de soi progressif et une confiance absolue en Dieu peuvent facilement défier la force de l’impossible.

Faites seulement trois pas en avant et vous aurez gagné Dieu. De quels pas s’agit-il ? Le premier pas est l’aspiration. Le second, le don de soi. Le troisième est la confiance au divin en soi.

Au tout début de la pratique spirituelle, s’en remettre entièrement au divin et penser que tout effort est inutile revient à danser avant de savoir marcher.

La Tapasya [discipline intense ou austère] dit à l’aspirant : « Je te ferai voir Dieu. » La soumission dit à l’aspirant : « Je conduirai Dieu à te voir. »

La seule clé que la tapasya et la soumission possèdent pour ouvrir la Porte de Dieu est la loyauté.

Dans une analyse ultime, on ne peut trouver aucune distinction entre la tapasya et la soumission. Une soumission complète et effective n’est le résultat que de la plus ardente tapasya.

Plus la soumission de l’aspirant est complète, plus le sourire de son être psychique est éclatant.

L’être psychique infléchit la soumission avec tendresse. La volonté infléchit la connaissance avec rudesse. La soumission est le meilleur filet pour attraper le divin. Elle est à la fois sagesse et puissance en action.

L’obéissance spontanée est l’enveloppe du grain de riz. La soumission consciente est le grain de riz.

La soumission exigeante dit à Dieu : « Père, je Te regarde. Sois content de me regarder. Regardons-nous l’un et l’autre. » La soumission dévouée dit à Dieu : « Père, je n’ai pas besoin de Te regarder. Il suffit que Tu me regardes. »

Il y a trois manières de satisfaire les besoins de l’âme : soit l’aspirant avance pour voir le Divin ; soit le Divin avance pour permettre à l’aspirant de Le voir ; soit l’aspirant et le Divin avancent tous les deux simultanément, l’un vers l’autre.

À l’aspirant qui affame sans pitié son mental plein de questions et nourrit somptueusement sa soumission, Dieu dit : « L’heure est arrivée. J’arrive. » La soumission ne peut jamais s’accomplir en un jour. De même, la réalisation, lorsqu’elle est atteinte, n’est pas un miracle d’un jour. Bien que la régularité puisse apparaître mécanique dans la pratique spirituelle, elle est une bénédiction constante d’en haut et marque le développement d’une force intérieure.

Voir Dieu uniquement dans votre soumission au cours de votre méditation, c’est déclarer l’absence de Dieu en vous plus que Sa présence. La véritable méditation a libre accès à l’être intérieur. La véritable consécration de soi a libre accès à la bonne conscience et à la bonne attitude.

Lorsque le mental et le vital ferment leurs yeux pour de bon, la soumission, la force intérieure, ouvre ses yeux pour de bon.

La discipline du corps est le contrôle du sexe.
La discipline du vital est le contrôle dynamique de l’agression.
La discipline du mental est le contrôle des pensées.
La discipline du cœur est le contrôle des émotions.
La discipline de l’homme et la fierté divine de son âme vont ensemble.