INTRODUCTION

Pourquoi méditons-nous ? Nous méditons précisément parce que nous avons besoin de quelque chose. De quoi avons-nous besoin ? Du sentiment conscient d’unité avec le Suprême. Ce sentiment conscient doit être à la fois spontané et fervent.

Commençons par l’ABC de la méditation. La colonne vertébrale et le cou doivent être droits. La meilleure manière de méditer est de s’asseoir en tailleur sur le sol. Ceux pour lesquels il est impossible de s’asseoir par terre peuvent s’asseoir sur une chaise en maintenant leur dos bien droit. Si vous voulez méditer chez vous, ce que vous devriez faire fidèlement et avec dévotion chaque jour, essayez de réserver pour votre méditation un coin de votre chambre, un endroit sacré, qui sera absolument pur et sanctifié. Vous pouvez vous asseoir sur un petit coussin ou un tapis. Mettez des vêtements propres et de couleur claire. Si possible, brûlez de l’encens pendant votre méditation et placez des fleurs devant vous. Ceux qui sont mes disciples placeront ma photographie de méditation devant eux. Les autres auront une image de leur Maître, du Christ ou de toute autre personne spirituelle qu’ils préfèrent. Vous pouvez commencer votre méditation en répétant le nom du Suprême ou le nom de votre Maître spirituel. Je vous donne tous ces conseils en général, mais un jour viendra où vous découvrirez vous-mêmes des secrets intérieurs. Peut-être en avez-vous d’ailleurs déjà découvert quelques-uns.

Veillez s’il vous plaît à respirer correctement. Essayez d’inspirer aussi lentement et calmement que possible. Lorsque vous expirez, essayez de le faire plus lentement encore. Marquez si possible une légère pause entre la fin d’une expiration et le début de l’inspiration suivante. Si vous le pouvez, retenez votre souffle pendant quelques secondes ; mais ne le faites pas si cela vous est difficile. Ne faites jamais rien qui puisse nuire à vos organes ou à votre système respiratoire.

Ensuite, essayez de sentir à chaque inspiration que vous faites entrer une paix infinie dans votre corps. Le contraire de la paix est l’agitation. Lorsque vous expirez, sentez que vous rejetez l’agitation qui est en vous aussi bien que celle qui vous entoure. En respirant ainsi plusieurs fois de suite, vous vous apercevrez que votre agitation vous quitte. Essayez ensuite de sentir que vous inspirez la puissance de l’univers. Et lorsque vous expirez, sentez que votre peur quitte votre corps. Essayez d’imaginer que vous inspirez la joie, la joie infinie, et que vous expirez chagrins, souffrances et mélancolie.

Ceci est un système de respiration nommé pranayama : le prana est l’énergie vitale, le souffle de vie ; _yama signifie « contrôle ». Le Pranayama est donc le contrôle du souffle de vie. Le premier exercice que vous pouvez pratiquer consiste à répéter une fois, en inspirant, le nom de Dieu, du Christ ou de celui que vous adorez. Vous pouvez aussi répéter le mantra que votre maître vous a donné. Cette inspiration n’a pas besoin d’être longue ou profonde. Ensuite, retenez votre souffle et répétez ce même nom quatre fois. Puis, en expirant, répétez-le deux fois. Inspirez sur un temps, retenez votre respiration sur quatre temps et enfin expirez sur deux temps en répétant intérieurement le nom sacré. Le débutant commencera par respirer sur un, quatre et deux temps. Lorsqu’il sera bien habitué à ce rythme, il pourra le faire sur quatreseize_huit temps : inspiration sur quatre temps, retenue sur seize temps, expiration sur huit temps. Mais pour l’instant, je vous demande de ne pratiquer que le rythme un_quatre/deux. Vous pouvez pratiquer cette respiration pour purifier votre mental. Mais si vous recherchez davantage de pureté, vous pouvez faire un autre exercice spirituel, qui est très efficace : vous connaissez tous la signification de _Aum, le nom de Dieu. Pour commencer, le dimanche, répétez cent fois Aum_ou « Suprême ». Lundi, répétez-le deux cents fois‑; mardi, trois cents fois ; et ainsi de suite, jusqu’à ce que vous atteigniez sept cents _Aum le samedi. Puis redescendez, à partir du dimanche : six cents, lundi, cinq cents, et ainsi de suite, jusqu’à cent. Si vous voulez établir la pureté partout, en vous et autour de vous, ceci est l’exercice spirituel le plus efficace. Certains de mes élèves l’ont pratiqué, et je dois dire qu’ils ont obtenu une purification considérable de leur nature et de leurs problèmes émotionnels. Sans pureté, aucune qualité divine ne peut rester de façon permanente dans notre nature, dans notre corps, dans notre système ou dans notre vie. Si nous manquons de pureté, aucune vérité divine ne peut rester en nous de façon permanente. Mais dès qu’il y a de la pureté, la paix, la lumière, la béatitude et la puissance peuvent agir de façon très bénéfique. Cela ne veut pas dire que je vous considère tous impurs, loin de là. Mais la nature et la vie les plus pures recevront toujours les bénédictions les plus profondes du Suprême. Plus nous sommes purs et plus nous sommes proches du Suprême.

Venons-en maintenant au problème des pensées. La plupart d’entre nous sommes victimes de pensées dès le moment où nous entrons dans la méditation — que ce soient des pensées vilaines, laides, stupides ou effrayantes. Comment se libérer de telles attaques ? La première chose à se demander c’est si les pensées qui nous attaquent viennent du monde extérieur ou bien de nos profondeurs intimes. Au début, je dois dire qu’il est difficile de distinguer les pensées qui viennent de l’extérieur de celles qui surgissent de l’intérieur. Mais nous serons progressivement capables de reconnaître les pensées qui viennent de l’extérieur, et celles-ci sont plus faciles à repousser que les pensées qui viennent de l’intérieur.

Supposons que vous ayez commencé votre méditation, et un flot de pensées et d’idées impures venant de l’extérieur entre en vous. Lorsque vous voyez une pensée sur le point de vous aborder, il faut d’abord savoir s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise pensée, d’une pensée divine ou non. S’il s’agit d’une pensée divine, accueillez-la, bien sûr. Si c’est une pensée sur Dieu ou sur la joie divine, l’amour divin, la beauté ou la pureté, permettez à cette pensée d’entrer en vous et laissez-la jouer, laissez-la s’épanouir en vous. Vous pouvez même essayer de suivre cette pensée. Si elle a trait à la Grâce, à la divinité, l’infinité, l’éternité, l’immortalité, essayez de voir où cette pensée va et suivez-la comme un chien fidèle. Par contre, s’il s’agit d’une mauvaise pensée, contrez-la immédiatement avec la volonté de votre âme. Rassemblez toute la volonté de votre âme depuis votre cœur et portez-la juste devant votre front. Dès que la pensée verra la volonté de votre âme, elle disparaîtra sans aucun doute. Maintenant je voudrais parler des pensées que nous avons déjà accumulées en nous. Lorsque nous voyons une pensée non divine, absolument impure et obscure, surgir du fond de nous-mêmes, nous devons aussitôt essayer de nous en débarrasser. Un moyen consiste à ressentir que nous avons un trou juste au sommet de notre tête et que la pensée est comme un canal ou une rivière qui s’en échappe pour ne plus revenir. Elle est partie et nous l’avons perdue à jamais. Une autre manière consiste à ressentir que nous sommes l’océan infini et que ces pensées sont comme des poissons. Nous sommes les profondeurs de l’océan, avec son atmosphère calme et paisible de tranquillité. Le jeu des poissons à la surface ne peut jamais nous déranger.

Je vous conseille à tous de commencer dès maintenant par lutter contre les pensées extérieures et de laisser les pensées intérieures à plus tard. Mais bien sûr, si vous avez des pensées intérieures divines, positives, encourageantes et inspirantes, vous pouvez les suivre et les voir comme des pieds, comme les pieds de l’Infini, de la Lumière infinie, ou encore de la Béatitude infinie qui peuvent emmener votre corps, votre mental, votre cœur et votre âme vers des sphères supérieures.

Parlons maintenant de la méditation plus profonde. Ceux qui méditent sur le chakra ajna (le troisième œil), devraient également pratiquer la concentration sur le cœur. Si le cœur reste aride, autrement dit, si le centre du cœur n’est pas ouvert alors que le troisième centre l’est, cela risque de mener à beaucoup de confusion dans votre nature. Si le troisième œil n’est pas inondé de la pureté du cœur, vous aurez d’une part une certaine vision, mais d’autre part, vous serez victime d’impitoyables tentations. Vous essayerez par exemple de voir ce qui se passe dans quelqu’un. Il y a des milliers de choses qui pourront vous emporter très loin de la voie de la spiritualité. Certaines personnes ont ouvert leur troisième œil sans avoir ouvert leur centre du cœur, et par la Grâce du Suprême, n’ont pas abusé de leur capacité de vision ; mais il est toujours plus sûr de commencer par se concentrer sur le centre du cœur. Tant que la partie émotionnelle de notre nature humaine n’est pas totalement purifiée, il est très dangereux pour nous d’ouvrir le troisième œil.

Alors concentrez-vous d’abord sur le centre du cœur. Ce centre s’appelle anahata. Vous y trouverez toute la joie et l’amour possible. Dans ce monde, de quoi avons-nous besoin ? De joie et d’amour. Lorsque nous aurons réalisé la joie et l’amour, nous pourrons apprécier la vision ou la sagesse dans notre troisième œil. Les femmes, sans exception, devraient essayer de méditer sur le centre du cœur. Il est plus facile pour elles que pour les hommes d’ouvrir le centre du cœur. Pour les hommes, il est plus facile d’ouvrir le troisième œil.

Lors de votre méditation individuelle quotidienne, essayez de méditer seul. Cette règle ne s’applique pas aux couples suivant l’enseignement d’un même maître spirituel. Mari et femme peuvent alors méditer ensemble. De même, des amis spirituels très proches, qui se comprennent parfaitement dans leur vie intérieure, peuvent méditer ensemble. Dans nos Centres, les disciples doivent méditer ensemble, mais pour ce qui est de votre méditation individuelle, il vaut mieux la pratiquer dans l’intimité de votre propre autel.

Selon les visionnaires, les sages et les Maîtres spirituels indiens, l’heure la plus propice à la méditation est entre trois heures et quatre heures du matin. On appelle cette heure Brahma Muhurta, l’heure de Brahman, la meilleure heure. Mais ici, en occident, si vous vous couchez tard, la meilleure heure pour vous est cinq heures et demie ou six heures. L’heure précise doit être fixée selon chaque individu et selon sa capacité. Il s’agit là de la première méditation de la journée. Si vous pouvez méditer à nouveau une dizaine de minutes entre midi et midi et demi, c’est parfait. Mais cette méditation ne peut se pratiquer dans la rue. Un jour viendra où vous pourrez méditer n’importe où, lors de n’importe quelle activité. Mais pour l’instant, il est préférable pour vous de méditer à l’intérieur, dans un endroit approprié.

Plus tard, au coucher du soleil, vous pouvez méditer dix minutes sur le soleil. Sentez que vous ne faites plus qu’un avec le soleil, avec la nature cosmique. Vous avez joué votre rôle de manière satisfaisante pendant la journée et vous allez maintenant prendre congé. Tel doit être votre sentiment.

Enfin, méditez au moment de vous retirer pour la nuit, quelle que soit l’heure à laquelle vous vous couchez. Il est toujours préférable de se coucher vers onze heures du soir. Mais la nécessité ne connaît pas de loi. Si vous êtes obligé de travailler la nuit, cela est sans gravité. Chacun devrait méditer à sa propre manière. Il arrive que des personnes me demandent quoi faire lorsqu’elles n’ont pas eu une bonne méditation, lorsqu’elles sont agitées. Si un jour, vous trouvez qu’il est difficile de méditer, ne vous forcez pas. Pour ceux qui sont mes disciples, contentez-vous de regarder ma photographie, une photographie qui a été prise lorsque je me trouvai dans un état de conscience élevée. N’essayez pas de méditer, ni même de vous concentrer. Regardez simplement ma photographie, mes yeux ou mon front, ou mon nez. Regardez simplement. Si vous suivez une autre voie ou que vous n’avez pas de Guru, et si vous avez une autre image ou quelque chose de spirituel sur quoi vous concentrer, concentrez-vous dessus et n’essayez pas de vous forcer à méditer. Ne vous sentez pas non plus pitoyable au moment de vous lever pour vous rendre à votre travail, parce que vous n’avez pas réussi à méditer. Si vous ressentez que votre être intérieur est mécontent de vous ou si vous êtes mécontent de vous-même, vous vous trompez lourdement. Si vous ne pouvez pas méditer un jour, laissez-en la responsabilité à votre Maître ou à Dieu. Ne vous sentez jamais désolé, autrement le progrès que vous avez fait la veille ou l’avant-veille sera amoindri.

Certains veulent méditer dans la position allongée. Mais je dois vous dire que cela n’est pas du tout à conseiller aux débutants, ni même à ceux qui méditent depuis plusieurs années. Cela ne peut convenir qu’aux chercheurs les plus avancés et aux âmes réalisées. Si d’autres personnes essaient de méditer allongées, elles ne feront qu’entrer dans le monde du sommeil, ou partir à la dérive dans une sorte d’assoupissement intérieur. De plus, la respiration dans la position couchée n’est pas aussi satisfaisante que dans la position assise, puisqu’elle n’est ni consciente ni contrôlée. Évitez de prendre un repas important avant votre méditation. Observez un minimum de deux heures entre votre repas et votre méditation. Mais si vous êtes tiraillé par la faim, et sachant que si vous mangez, il vous faudra attendre deux heures avant de méditer, buvez un peu d’eau ou de jus de fruits. Vous ne devriez pas méditer si vous mourez de faim. Si le singe de la faim vous mord, nourrissez-le un peu pour le calmer quelques minutes. Si vous voulez manger après la méditation, attendez une demi-heure que votre système assimile les fruits de la méditation. Pendant cette demi-heure, vous pouvez bouger ou lire si vous voulez. Vous pouvez boire une petite quantité de lait, d’eau ou de jus, mais attendez pour prendre un repas complet.