Mon désir[fn:EA9]

Désir, mon désir, mon ami de toujours, je suis toujours resté avec toi. Puisque je t’appelle mon ami, mon ami de toujours, puis-je te demander une faveur ? C’est une simple requête, et je suis sûr que tu peux me l’accorder si tu le veux. Voici ma requête fervente et brûlante : trois fois par jour, me laisseras-tu seul ? À chaque fois, je n’aurai besoin que de trois secondes. Cela veut dire que pendant neuf secondes en une journée entière, je souhaite être seul, sans toi.

Tôt le matin, à cinq heures, j’aimerais offrir un message fervent à mon Bien-Aimé Suprême pendant trois secondes. Ce message est le suivant : « Ô mon Bien-Aimé Suprême, je T’aime, et personne d’autre, je T’aime et personne d’autre, je T’aime et personne d’autre. »

À midi, j’aimerais offrir trois fois un autre message à mon Bien-Aimé Suprême : « Ô mon Bien-Aimé Suprême, j’ai besoin de Toi et de personne d’autre. J’ai besoin de Toi et de personne d’autre. J’ai besoin de Toi et de personne d’autre. »

À sept heures, à la tombée de la nuit, j’aimerais offrir mon troisième message fervent à mon Bien-Aimé Suprême : « Ô mon Bien-Aimé Suprême, je T’appartiens, à Toi et à personne d’autre. Je T’appartiens, à Toi et à personne d’autre. Je T’appartiens, à Toi et à personne d’autre.

Rien que neuf secondes par jour, c’est tout ce que je te demande, ô mon ami de toujours, ô mon désir. Si tu m’accordes cette faveur, un jour, je te donnerai en retour quelque chose que tu n’as jamais imaginé et jamais mérité. Je te donnerai ce que je vais acquérir : la joie illimitée de mon cœur pour te nourrir, la lumière illimitée de mon âme pour t’éveiller et la Beauté éternelle, infinie et immortelle de Dieu pour t’illuminer. Ô mon ami-désir, mon ami de toujours, j’aimerais être seul rien que neuf secondes par jour. Si tu satisfais ma demande, je te donnerai des choses que tu ne seras jamais capable de recevoir autrement, ni dans cette incarnation, ni dans aucune autre incarnation. Alors, mon ami-désir, accorde-moi ma requête : trois secondes, trois secondes, trois secondes —neuf secondes par jour en tout, permets-moi d’être seul avec moi-même, en moi-même et pour moi-même. Je voudrais être seul pendant neuf secondes avec le Réel en moi, dans le Réel en moi et pour le Réel en moi.

[fn:EA9] Le 4 juillet 1977 à 20h05 — Réunion informelle chez Madhuri, Jamaica, New York

*. Le raccourci, le raccourci plus rapide, le raccourci le plus rapide[fn:EA10]

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« Mon doux Seigneur Suprême, je suis vraiment fatigué de cette longue route. La route qui nous sépare est vraiment longue. Je T’en prie, je T’en prie, accorde-moi un raccourci. Je te serai éternellement reconnaissant de m’accorder un raccourci pour T’atteindre. »

« Mon fils, je suis surpris de t’entendre me demander simplement un raccourci, parce que je pensais qu’un jour, tu me demanderais le raccourci le plus rapide. Mais je vais te donner un raccourci, et je te donnerai également le raccourci plus rapide et même le raccourci le plus rapide, au cas où tu en aurais besoin un jour.

Le raccourci, c’est la foi. Tu dois croire en moi. Tu dois constamment croire en moi. Répète-toi simplement : « Je crois en Dieu, je crois en Dieu. » C’est sans aucun doute un excellent raccourci.

Le raccourci plus rapide consiste à te répéter : « Mon Seigneur Suprême m’aime infiniment plus que je ne m’aime moi-même. Mon Seigneur Suprême m’aime infiniment plus que je ne m’aime moi-même. » Comment est-ce possible ? C’est possible parce que lorsque tu vois le nombre incroyable de tes faiblesses, tu es frustré et tu as envie de te détruire. Mais je te vois comme une portion de ma propre Réalité, aussi ne suis-je pas frustré. Je suis prêt à continuer avec une patience infinie et cette patience est sans aucun doute ton salut. Tu vois donc que je t’aime infiniment plus que tu ne t’aimes toi-même.

Le raccourci le plus rapide est le suivant : tu dois te dire que tu as absolument besoin de moi. Quant à moi, je te dirai que j’ai incontestablement besoin de toi. Tu as absolument besoin de moi et j’ai incontestablement besoin de toi. Cela doit être ta prière constante et sincère.

Le raccourci, c’est lorsque tu peux te répéter que tu crois en moi. Le raccourci plus rapide, c’est lorsque tu peux te dire que je t’aime infiniment plus que tu ne t’aimes toi-même. Et le raccourci le plus rapide, c’est lorsque tu ressens que tu as absolument besoin de moi et que j’ai incontestablement besoin de toi. Si tu arrives à faire tout cela, tu auras accès aux raccourcis, aux raccourcis plus rapides et aux raccourcis les plus rapides.

Pour moi, il y a également un raccourci, un raccourci plus rapide et le raccourci le plus rapide pour t’atteindre. Le raccourci, c’est lorsque je me dis que je découvrirai en toi mon instrument le plus parfait. Le raccourci plus rapide, c’est lorsque je me dis que je t’aime toujours inconditionnellement, quoi que tu fasses et quoi que tu penses de moi, quoi que tu me dises et quoi qu’il t’arrive, quoi que tu veuilles faire de la vision de ta vie et de la réalité de ta vie. Et le raccourci le plus rapide, c’est quand je vois l’Âme de mon Éternité en toi et que je garde le But de mon Infini pour toi. »

[fn:EA10] Le 5 juillet 1977 à 8h10 — Terrain de sport du Lycée de Jamaica, Jamaica, New York

*Bonheur et malheur[fn:EA11]

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Bonheur et malheur. Nous savons tous que le bonheur et le malheur sont deux réalités opposées. Deux réalités diamétralement opposées. Hélas, il y a des gens qui croient que le malheur est le vrai bonheur. Ce que nous appelons bonheur est d’après eux un malheur, et ce que nous appelons malheur est d’après eux un bonheur. Ils ne sont satisfaits que lorsqu’ils sont tristes, frustrés ou misérables. Ils ont le sentiment que seul l’état de mélancolie peut leur apporter une véritable satisfaction.

À nos yeux, ceci est le comble de l’absurdité. Il suffit de regarder autour de soi pour voir le malheur chanter, danser et virevolter. Dans un sens, le malheur ne connaît pas de frein. Mais comme si un malheur ne suffisait pas, leurs victimes en veulent davantage. Non seulement ne cherchent-elles pas à se débarrasser du malheur dont elles sont déjà affligées, mais elles en demandent encore plus, dans l’espoir d’en obtenir davantage de satisfaction.

Des incidents mineurs, des accidents sans gravité ou de petites crises émaillent parfois l’existence. Mais nous ne devons pas en conclure que Dieu nous les envoie afin de nous purifier ou d’accélérer nos progrès. Non. Les êtres bons, les êtres spirituels, les êtres saints, ne souffrent que très rarement. Lorsque cela se produit, les causes en sont multiples. S’il s’agit de maîtres spirituels d’un très haut niveau, ils souffrent par unité avec leurs disciples, avec leurs proches. Par ailleurs, il se peut aussi que Dieu cherche à prouver au monde que même les grands aspirants et les maîtres traversent des périodes de souffrance, afin de lui montrer que la souffrance n’est pas quelque chose d’inhabituel. Dieu veut faire comprendre au monde que la souffrance est inhérente à la nature humaine. Mais en aucune manière ne veut-Il nous punir afin de nous rapprocher de Lui.

Certaines personnes franchissent un pas supplémentaire. Elles pensent qu’en priant Dieu après avoir subi de graves épreuves, Il n’en écoutera que davantage leurs prières. Aussi commettent-elles délibérément une erreur. Elles en connaissent le prix mais elles sont disposées à le payer, persuadées que leur souffrance incitera Dieu à écouter leurs prières. C’est absurde! Autant vous couper les jambes et vous demander ensuite de marcher. Impossible ! Autant vous aveugler et vous demander ensuite de voir. Impossible ! Un aspirant ne doit pas rechercher volontairement la souffrance —qui est la cause du malheur, ou le malheur lui-même— dans le but de satisfaire Dieu.

Ne nous couvrons pas de ridicule ! Efforçons-nous toujours de voir la réalité sous son jour véritable. Le malheur est le malheur. Le bonheur est le bonheur. Nous devons vaincre le malheur à l’aide du bonheur. C’est le seul moyen de courir au plus vite et de créer une réceptivité immédiate et c’est le seul moyen de satisfaire le Suprême à Sa propre manière.

[fn:EA11]Le 5 Juillet 1977 à 21h05 — Collège Martin Van Buren Hollis, New York

*. Réalité humaine et Réalité divine[fn:EA12]

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« Mon doux Bien-Aimé Suprême, je sais que Tu as deux réalités, deux aspects : une réalité humaine ou un aspect humain, et une réalité divine ou un aspect divin. Je T’en prie, dis-moi lequel de ces deux aspects est le meilleur, ou bien lequel je dois choisir pour accomplir les progrès les plus rapides, et enfin s’il me faut obligatoirement préférer l’un à l’autre pour atteindre le But Ultime qui est en Toi. »

« Ô mon fils-aspirant, je dois te dire qu’il t’est suprêmement nécessaire d’approcher mes deux aspects, l’humain et le divin. Cela dit, il est préférable de débuter avec l’aspect humain, car tu y trouveras un encouragement et une inspiration plus immédiats qu’avec l’aspect divin. Dans ce dernier, tu pourrais parfois voir quelque austérité en moi, des règles trop rigides, ou une discipline trop stricte. En revanche, dans l’aspect humain, tu constateras qu’il est un certain nombre de choses que j’accomplis de la même manière que toi et ce sera pour toi un encouragement immense. Comme moi, tu peux chanter, tu peux parler, tu peux jouer, tu peux te divertir. Ce n’est que dans le domaine de la méditation que tu ne parviens pas encore à m’égaler. C’est le seul domaine où tu as encore beaucoup à faire. Je médite infiniment mieux que toi. Mais il y a beaucoup de choses que tu accomplis aussi bien que moi, voire parfois mieux que moi. Puisque tu as la même capacité que moi dans tant de domaines, tu dois ressentir que tu peux parvenir au même niveau que moi sur le plan spirituel également. C’est là très encourageant.

Considère l’aspect humain et l’aspect divin comme la fleur et le fruit d’un même arbre. Je suis l’Arbre de Vie, et je porte des fleurs et des fruits. Une fleur est belle. Sa beauté t’inspire et ce surplus d’inspiration te donne envie de courir, de plonger, de t’envoler. Mais il y a une chose de plus que l’inspiration. Cela s’appelle l’appétit intérieur. Tu es inspiré à agir, mais l’appétit intérieur est nécessaire pour t’en donner la force. Cet appétit intérieur se nomme l’aspiration. Ce n’est que lorsque tu as faim que tu cueilles des fruits pour les manger. Mon Arbre de Vie contient l’aspect divin sous sa forme de fruit. Mange le fruit qui te nourrit.

Cela dit, il est parfois recommandé de considérer l’aspect humain et l’aspect divin tous les deux ensemble. Pense à moi comme à l’océan. Tu es une goutte, ou une vague. Si tu veux me voir ou si tu veux jouer avec moi, considère moi comme l’océan et toi comme une goutte, une vague en moi. Si tu es raisonnable, tu verras que quoi qu’il arrive, il vaut mieux demeurer dans l’océan, au sein de cette étendue illimitée. La vague ne peut contenir l’océan. La goutte ne peut contenir l’océan. Mais l’océan peut contenir la vague et la goutte. En fait, ils sont indissociables. Tu incarnes l’aspect humain et j’incarne l’aspect divin, mais ils sont inséparables. Tu as pour l’instant adopté la forme de la gouttelette et moi, celle de l’océan. Mais dès que tu grandiras dans le domaine spirituel, tu constateras que je prends parfois l’apparence de la gouttelette ou de la vague, et toi celle de l’océan. Ainsi jouons-nous à cache-cache l’un avec l’autre.

Si tu souhaites aller vers l’aspect divin en partant de l’aspect humain, c’est parfait ! Tu peux également passer de l’aspect divin à l’aspect humain. Enfin, tu peux considérer l’aspect humain et l’aspect divin tous les deux ensemble. L’aspect humain est doux, plus doux, le plus doux qui soit. L’aspect divin est intime, plus intime, le plus intime qui soit. C’est ainsi que l’aspirant aborde l’aspect humain et l’aspect divin. Je suis ton Bien-Aimé Seigneur Suprême, et tu es l’aspirant en moi et pour moi. »

[fn:EA12]Le 6 Juillet 1977 à 7h50 — Stade du Lycée de Jamaica , New York