Première partie — L’insécurité
Question: Comment nous débarrasser de notre embarras et de notre inquiétude face à ce que les autres pensent de nous ?
Sri Chinmoy: Pourquoi penser aux autres ou vous demander ce qu’ils pensent de vous ? S’ils pensent que vous êtes personne la pire au monde, quel tort cela vous fera-t-il ? Et s’ils pensent que vous êtes la meilleure, votre réalisation sera-t-elle plus proche ? Laissez le monde entier penser du mal de vous ; votre réalisation de Dieu n’en sera pas retardée ; votre réalisation ne dépend que de votre propre aspiration.Rappelez-vous que tout le temps que vous perdez à penser à ce que les autres font ou à ce qu’ils pensent de vous pourrait être employé à votre propre découverte de soi. Dites-vous également que lorsque vous pensez aux autres, je ne suis plus votre Guru. Si vous pensez aux autres par doute, peur, jalousie ou insécurité, ou pour toute autre raison négative, imaginez à ce moment que vous avez changé de Guru ; quelqu’un d’autre est devenu votre Guru.
Nous pensons que l’appréciation des autres peut nous inspirer et nous permettre d’avancer plus vite. Mais lorsque nous recevons des compliments, cela fait souvent ressortir notre fierté et notre ego. En nous portant aux nues, nos admirateurs nous donnent inconsciemment en pâture à deux formidables ennemis : notre fierté et notre ego. Il peut nous falloir des années pour conquérir cet ego et cette fierté.
Lorsque les autres nous admirent, nous devons être extrêmement prudents et rester détachés. Lorsque nous avons fait quelque chose de bien, nous devons immédiatement ressentir que ce n’est pas nous, mais le Suprême en nous qui l’a fait. Le Suprême mérite toujours les compliments. Chaque fois que nous faisons quelque chose d’extraordinaire, ressentons immédiatement : « Je ne suis qu’un instrument. C’est le Suprême en moi qui l’a fait et je Lui en donne tout le crédit et toute la responsabilité. »
Lorsque les autres disent du mal de nous, cela ne doit pas nous faire perdre toute notre inspiration et notre aspiration et permettre à la dépression d’entrer en nous. À ce moment aussi, ressentons que nous ne sommes que des instruments. Essayons toujours de séparer nos actions de leurs résultats. Acceptons l’expérience sans la revendiquer comme nôtre. En nous identifiant aux fruits de l’action, l’ego ou la frustration viennent immédiatement en avant.
À la fin de notre vie, lorsque nous nous tiendrons devant Dieu, Il nous posera des questions. À ce moment-là, nous devrons répondre nous-mêmes. Ce ne sont pas les autres qui répondront à notre place.
La meilleure chose à faire est de toujours penser à Dieu et de ressentir qu’Il pense à nous. Imaginez que vous êtes devant un miroir. Regardez-vous et voyez ce qu’il y a en vous. Regardez-vous dans un miroir et vous verrez immédiatement la différence entre la vie que vous avez laissée derrière vous et la vie que vous vivez maintenant, entre la façon dont vous avez passé la matinée et la façon dont vous allez passer la soirée. Ce sentiment que vous avez de vous-même provient directement de Dieu. À ce moment, laissez le Suprême vous juger ; laissez-Le penser à vous.
Si vous pensez toujours à Dieu, Dieu pensera à vous et vous appréciera. Dans la vie extérieure, lorsque deux personnes s’aiment, elles pensent toujours l’une à l’autre et à ce qu’elles pensent l’une de l’autre. Dans la vie spirituelle également, ne chérissez que deux pensées : ce que Dieu pense de vous et ce que vous pensez de Lui. Vous n’aurez alors plus le temps de penser aux autres ou de vous inquiéter de ce qu’ils pensent de vous.