Existe-t-il une manière particulière de méditer sur une personne qui se meurt ?
Si vous rendez visite à l’un de vos amis à l’hôpital, concentrez-vous alors sur son cœur. Il n’est pas nécessaire que vous regardiez la personne ; dirigez toute votre concentration sur son cœur. Efforcez-vous d’abord d’imaginer un cercle à l’endroit de son cœur, et essayez de ressentir que ce cercle tourne comme un disque. Cela signifie que l’énergie de vie tourne désormais consciemment dans l’aspiration ou dans le réceptacle du malade. Par le biais de votre concentration et de votre méditation, vous entrez maintenant dans les battements de son cœur. Ce faisant, votre conscience et la conscience aspirante ou mourante de l’autre personne tournent ensemble. Tandis qu’elles tournent, priez de tout votre être le Suprême, qui est votre guru et le guru de tous. « Que Ta Victoire s’accomplisse. Que Ta Volonté soit faite en cette personne précise. Je ne souhaite que Ta Victoire. » Victoire ne signifie pas nécessairement que la personne sera guérie. Non, Dieu a peut-être décidé qu’elle devait quitter son corps pour une raison tout à fait valable. Si vous priez Dieu dans un esprit de soumission et que cette personne abandonne son corps malgré tout, vous n’en aurez pas moins satisfait Dieu et lutté pour Sa Victoire. Si Dieu veut l’emmener au Ciel pour qu’elle y accomplisse quelque chose pour Lui, Sa Victoire est naturellement que cette personne abandonne son corps. En priant pour la Victoire du Suprême, vous laissez — par votre aspiration — toute la responsabilité au Suprême. Et laissant consciemment toute responsabilité au Suprême, vous faites ce qui est juste.
Sri Chinmoy, Mort et réincarnation, La Flute d’Or, 2016